Le Canada choisit le nouveau Premier ministre qui sera chargé d'affronter Donald Trump
Le Canada vote lundi pour choisir le Premier ministre chargé de faire face à une crise sans précédent et de négocier avec Donald Trump. La guerre commerciale lancée par le président américain et ses menaces d'annexion ont bouleversé le pays. C'est le nom qui ne figure sur aucun bulletin de vote canadien mais bien celui qui est dans toutes les têtes: Donald Trump a hanté la campagne des législatives anticipées canadiennes. La question qui agite les électeurs depuis des semaines est donc: qui est le plus à même de lui faire face? Qui défendra le mieux les intérêts canadiens dans ce moment charnière pour le pays? Deux candidats devancent les autres dans les intentions de vote, avec une longueur d'avance pour le premier: l'actuel premier ministre libéral Mark Carney et le chef des conservateurs Pierre Poilievre. >> Ecouter aussi Tout un Monde : RTS Canada: l'ombre de Donald Trump sur les élections fédérales / Tout un monde / 5 min. / aujourd'hui à 08:13 Vote anticipé record La campagne s'est déroulée dans un climat tendu et a été bouleversée samedi par une attaque à la voiture-bélier à Vancouver: un homme souffrant de problèmes de santé mentale, selon la police, a tué onze personnes et en a blessé des dizaines d'autres. Le suspect, un habitant de Vancouver de 30 ans, a été inculpé pour huit chefs de meurtre. >> Lire aussi : Un automobiliste tue onze personnes en fonçant dans la foule lors d'un festival à Vancouver Dans cet immense pays, qui s'étale sur six fuseaux horaires, les premiers bureaux de vote ouvrent à 08h30 locales (13h00 suisses) dans les provinces atlantiques. Au total, près de 29 millions d'électeurs sont appelés à voter mais plus de sept d'entre eux ont déjà fait leur choix par anticipation, une participation record. Les résultats devraient être connus quelques heures après la clôture du vote, à 19h00 côté Pacifique (04h00 suisses mardi). L'ombre de Trump Entré dans l'arène politique, il y a seulement un mois, Mark Carney, ancien banquier et ex-gouverneur de la banque du Canada et de Grande-Bretagne, promet pour y faire face de "réinventer" l'économie canadienne. Depuis qu'il a remplacé Justin Trudeau au poste de Premier ministre, il s'efforce de convaincre les électeurs que son parcours fait de lui le candidat idéal pour cette crise historique que vit le pays avec des droits de douane qui affectent déjà des secteurs clés comme l'automobile et l'acier. Les Etats-Unis de Donald Trump "veulent nous briser pour pouvoir nous posséder", a-t-il répété à plusieurs reprises pendant la campagne. "J'ai déjà géré des budgets, des économies et des crises. L'heure est à l'expérience, pas à l'expérimentation", a lancé cet anglophone de 60 ans, né dans l'ouest de ce pays bilingue et dont le français est limité. Attaques contre le "wokisme" En face, le chef conservateur Pierre Poilievre, homme politique de carrière de 45 ans, veut que le pays, neuvième puissance économique mondiale, tourne le dos aux libéraux. Il promet d'incarner un "changement" en réduisant les impôts, les dépenses publiques et en s'attaquant à l'"idéologie woke". Des mesures qui le plaçaient largement en tête des sondages, il y a quelques mois encore, avant que Donald Trump ne vienne tout bousculer. "Nous ne pouvons pas supporter quatre années supplémentaires comme cela", a-t-il estimé lors des derniers jours de campagne parlant d'une trajectoire menant à plus "de désespoir, plus d'inflation". >> Ecouter aussi Tout un Monde : RTS Canada: l'immigration et le logement pèsent sur la campagne / Tout un monde / 4 min. / aujourd'hui à 08:14 ats/ebz