Affaire Bétharram : «François Bayrou est le père d’une victime, ce qu’il ne savait pas», assure sa fille, Hélène Perlant

Elle enfonce le clou. Après une interview dans Paris Match mercredi, la fille de François Bayrou a redit ce jeudi sur France Inter que son père n’était pas au courant de ce qui lui était arrivé alors qu’elle avait 14 ans. Dans Le Silence de Bétharram, publié aux éditions Michel Lafon, Hélène Perlant (née Bayrou) raconte son passage à tabac, lors d’une colonie de vacances, par un curé qui intervenait par ailleurs à Igon, établissement pour filles géré par la congrégation de Bétharram (Pyrénées-Atlantiques) où elle était scolarisée. François Bayrou «est le père d’une victime, ce qu’il ne savait pas» jusqu’à mardi, a déclaré sa fille aînée au micro de France Inter, se disant «victime quelconque», «parmi d’autres», d’un «dispositif pervers». «Ce système, et c’est absolument génial, à la fin ça se retourne contre les parents qui n’ont rien vu, qui sont accusés», a-t-elle déclaré, prenant la défense de son père, ancien ministre de l’Éducation nationale (1993-1997). «Lui, comme les autres, ne pouvait pas comprendre parce que ça fonctionne comme ça, en fait : on a tout sous les yeux […] sauf qu’on l’a tellement sous les yeux qu’on ne voit rien, on ne peut pas comprendre», a-t-elle insisté. «Episode oublié» Hélène Perlant a aussi évoqué son «effroi» face aux violences subies par un camarade, devant ses yeux, durant l’année scolaire 1987-1988. Un «épisode oublié», rappelé à son souvenir par une plainte pour «non-dénonciation de crime et délit» déposée en février contre son père, «forcément» mis au courant de l’épisode par sa fille, selon le plaignant. François Bayrou doit être entendu le 14 mai par la commission d’enquête parlementaire née du scandale. Accusé d’avoir été au courant, dans le passé, des agissements dénoncés aujourd’hui, il a démenti fermement à plusieurs reprises. «Ça me poignarde le cœur», a réagi mercredi le Premier ministre après les révélations de sa fille. En février, le parquet de Pau a ouvert une information judiciaire après une année d’enquête et plus de 200 plaintes déposées. Un ex-surveillant a été mis en examen pour viol et agression sexuelle. Deux autres mis en cause ont bénéficié de la prescription des faits.