S’il nage dans le bonheur depuis la naissance de son dernier enfant, Yannick Noah a par le passé souffert de dépression à la suite de son succès à Roland-Garros. Yannick Noah est un homme heureux. A 64 ans, l’ancien vainqueur de Roland-Garros pouponne son dernier enfant, la petite Keelaani, née à l’automne dernier. Récemment, celui se partage entre Paris et le Cameroun, avait d’ailleurs réuni une partie de sa tribu dans un restaurant en plein cœur de Montmartre et les sourires étaient de mise aux côtés de sa fille Eleejah et de son fils Joalukas. Mais Yannick Noah n’a pas toujours nagé dans le bonheur. Même au sommet de sa carrière. En atteste son poignant témoignage livré dans le documentaire événement Santé mentale, briser le tabou que diffusera M6 le 6 mai prochain. Il y aborde sans fard le mal qui l’a rongé pendant de longs mois dans la foulée de sa victoire à Roland-Garros en 1983. « J’ai survécu à une profonde profonde dépression, a-t-il ainsi témoigné. J’avais 23 ans. J’étais en pleine forme, ma priorité, depuis que j’avais 12 ans, c’était de gagner ce tournoi à Paris. Tous mes potes étaient là, tous les gens que j’aimais étaient là, mon père a sauté sur le court, c’était parfait. Le bonheur, c’était de gagner cette coupe. Et le lendemain, j’étais perdu. » Yannick Noah voulait « se foutre en l’air » « Je ne savais pas ce qui se passait. Tous les gens autour de moi pensaient que j’étais en train de vivre ma meilleure vie, mais j’avais envie de me foutre en l’air… J’avais envie de partir »,a-t-il poursuivi, ajoutant: « A cette période-là, je marchais seul la nuit dans la rue à Paris, j’attendais qu’il n’y ait personne, je regardais la Seine et je me disais : ‘Je me jette, j’en peux plus !' » » Passé tout proche de commettre l’irréparable, Yannick Noah a eu bien du mal à s’ouvrir aux autres et à parler de cette dépression qui lui « est tombée dessus comme ça » . « J’ai toujours peur de trop parler, c’est toujours trop long », a-t-il soufflé à ce sujet, bien décidé à briser le tabou autour de la dépression, ce mal qui se manifeste par une perte d’intérêt, une fatigue persistante ainsi qu’une profonde tristesse et qui ronge trois millions de Français selon Santé publique France.