Devant les portes de l’Agence régionale de santé (ARS) Bretagne, ils étaient plus de 80 personnes à se mobiliser contre cette « fermeture déguisée ». « Nous savons très bien que si nous l’acceptons, ce sont d’autres services de l’hôpital public de Guingamp qui subiront le même sort, comme la chirurgie », alerte Gaël Roblin, conseiller municipal de la minorité à Guingamp. « Toutes nos formes de luttes impliquant des milliers de personnes ont été traitées avec le plus grand mépris et aucune n’a abouti à la mise en place d’un dialogue constructif avec les différents ministres de la santé et l’ARS », déplore encore l’élu. Soignants, citoyens et élus ont pris la parole pour rappeler l’importance d’un service public efficace et ancré. « Le fait qu’il n’y ait plus d’enfants qui naissent sur notre territoire est déjà une violence symbolique », appuie Yann-Fañch Durand, porte-parole du comité de défense de l’hôpital de Guingamp. Le récent financement public accordé à l’hôpital privé de Plérin pour renforcer sa maternité est souvent revenu dans les discours. Le risque sanitaire pour les femmes vivant en ruralité, induit par les fermetures des « petites » maternités, aussi. « J’invite les décideurs à prendre un bébé mort né dans leurs bras, ils verront alors que les chiffres ont une autre résonance », plaide une soignante. Symboliquement, le portail donnant sur les locaux de l’ARS a été enchaîné lors de ce rassemblement initié par le collectif Initiative Armor urgence santé. « Nous exigeons sa fermeture et nous ne rouvrirons que lorsque nous pourrons discuter avec des représentants de l’ARS et avec le ministre de la Santé », martèle Gaël Roblin. Le groupe porte une revendication claire : le maintien d’un hôpital de plein exercice à Guingamp, fort de sa maternité et ses urgences.