Le président de la République assiste samedi matin aux funérailles du souverain pontife, à Rome. "Assister aux obsèques du pape est un protocole immuable", explique l'entourage du chef de l'Etat. Il était impossible de ne pas s'y rendre. Emmanuel Macron présent aux obsèques du pape François, samedi 26 avril à Rome. Avant cela, le chef de l'Etat s'est recueilli vendredi soir à 18h sur la dépouille du souverain pontife. Il a même écourté d'une journée sa tournée dans l'océan Indien pour se rendre aux funérailles. "Assister aux obsèques du pape est un protocole immuable qui lie la France au Vatican", assure l'entourage du président. "Le Vatican est un État, explique un proche, pour qui Emmanuel Macron ne fait que respecter le protocole républicain". Le président de la République sera accompagné par la maire de Paris Anne Hidalgo et par le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz, qu'il a tous deux invités. Ces funérailles auront un côté politique, comme un sommet informel de dirigeants du monde entier. L'Élysée a cependant indiqué vendredi qu'Emmanuel Macron "n'effectuera aucune rencontre diplomatique en marge des obsèques du pape." Donald Trump et Volodymyr Zelensky seront également présents, en pleines négociations sur un cessez-le-feu en Ukraine. Le conclave déjà dans tous les esprits La question du nom du prochain pape risque également d'animer les conversations. François était considéré comme progressiste, pas vraiment apprécié par l'extrême droite française, à cause notamment de ses positions pro-migrants. Sur la question du successeur, Emmanuel Macron préfère botter en touche. "Je ne me mêle pas des sujets du Vatican et des élections à venir. Ce n'est pas du tout le rôle d'un président de la République française et je pense que c'est très bien ainsi. Le conclave a ses règles et elles iront jusqu'au bout. Et je le dis avec un infini respect pour cette grande institution." Mais Emmanuel Macron, qui dénonce la formation d'une internationale réactionnaire, va sans doute observer avec attention la tendance du nouveau pape, chef spirituel à l'influence considérable. Une relation avec François faite de hauts et de bas Le président de la République a, durant ses mandants, toujours soigneusement mis en scène sa relation avec le pape François. "Ils se connaissaient assez bien", jure un conseiller d'Emmanuel Macron. "Cela pouvait leur arriver de se tutoyer", assure un autre. En début de semaine, au lendemain de l'annonce du décès du pape, Emmanuel Macron avait ajouté une étape dans sa journée bien remplie à La Réunion, pour se recueillir quelques minutes dans la cathédrale de Saint-Denis. La presse avait été prévenue et même invitée à suivre ce moment pourtant intime, comme une mise en scène du lien entre Emmanuel Macron et le souverain pontife. "François a marqué durant son pontificat la France de plusieurs passages", a salué le président de la République, le pape s'étant rendu à Strasbourg, en Corse et à Marseille. Le chef de l'État s'est lui-même rendu plusieurs fois au Vatican. Mais la relation entre les deux hommes connaissait parfois des hauts et des bas. Le pape François avait par exemple refusé d'assister aux cérémonies de réouverture de Notre-Dame de Paris en décembre, malgré des multiples invitations de l'Élysée.