Affaire Bétharram : La fille de François Bayrou affirme que son père a bien échangé avec le juge en charge de l’enquête
C’est le scandale dans le scandale : François Bayrou a-t-il cherché à cacher son degré d’information dans l’affaire Bétharram dès 1998, lorsque pointent les premières accusations et enquêtes, et alors que l’actuel Premier ministre était député de Pau et président du département des Pyrénées-Atlantiques ? Après avoir assuré que François Bayrou, « comme les autres, ne pouvait pas comprendre » l’ampleur des violences et sévices pratiqués à Bétharram, Hélène Perlant, la fille de François Bayrou qui a révélé en avoir été elle-même victime, a affirmé ce jeudi soir sur Mediapart se souvenir d’une visite de son père chez le juge Mirande, chargé de l’instruction, pour s’enquérir des évolutions de l’enquête. « J’ai juré d’être dans le secret de l’instruction » « Il ne s’en souvient pas, je pense, mais je suis là le soir où il rentre de chez le juge Mirande […] et il me dit : "Ne le répète surtout pas, j’ai juré d’être dans le secret de l’instruction. Est-ce que tu crois possible ça [les accusations de violences sexuelles qui visaient le prêtre] ?" » Une affirmation qui vient mettre à mal la version de son père à propos de sa rencontre avec le juge Mirande, évoquée directement par le magistrat et un gendarme chargé de l’enquête : « On a pu parler de l’ambiance, on a pu parler de l’établissement, jamais du dossier », avait ainsi initialement déclaré le Premier ministre, interrogé à ce sujet à l’Assemblée nationale. Une position qui sera sans doute amenée à être encore corrigée lors de son audition prévue le 14 mai par les parlementaires qui ont ouvert une commission d’enquête.