Suspecté d'avoir poignardé à mort un musulman dans une mosquée du Gard le 25 avril, Olivier Hadzovic a reconnu le meurtre devant la police italienne. Il nie cependant avoir voulu tuer un musulman. Il s'est rendu et a avoué le meurtre d'un fidèle musulman dans une mosquée du Gard. Olivier Hadzovic, a été placé en garde à vue dans la nuit du 27 au 28 avril par la police italienne après sa reddition au commissariat de Pistoia, une commune située au nord-ouest de Florence. Né à Lyon en 2004, ce jeune Français issu d'une famille rom d'origine bosnienne était inconnu des services de police et de justice avant l'attaque perpétrée le vendredi 25 avril dans la mosquée de La Grand-Combe. Conduit jusqu'à la police par sa tante chez qui il s'était réfugié, le suspect a reconnu être à l'origine du meurtre du jeune musulman d'origine malienne, mais il nie tout caractère raciste ou islamophobe de l'attaque. "On lui a demandé pourquoi il avait tué un musulman, il a répondu qu'il n'avait pas tué un musulman, mais la première personne qu'il avait trouvée", a relaté son avocat, Me Giovanni Battista Salvietti, sur Franceinfo le lundi 28 avril. "Le fait que la victime soit musulmane, c'était un hasard", ajoute le conseil. Le suspect avait "la conviction qu'il devait tuer quelqu'un" Si le suspect nie avoir voulu s'en prendre spécifiquement à une personne de confession musulmane, d'autres éléments suggérant un acte antimusulman doivent être expliqués. Après avoir lardé Aboubakar Cissé de plusieurs dizaines de coups de couteau, Olivier Hadzovic s'est filmé devant la victime agonisante en proférant des insultes à l'égard de l'islam : "Je l'ai fait [...] Allah de merde [sic]". Les enquêteurs s'interrogent aussi sur ce qui a poussé le suspect qui n'est pas musulman à se rendre dans une mosquée isolée et à l'écart du centre-ville de La Grand-Combe muni d'un couteau. "Sur le crime, sur la mosquée, c'est comme s'il ne se souvenait de rien, comme s'il ne savait rien de tout ça", explique Me Giovanni Battista Salvietti. Olivier Hadzovic a indiqué aux policiers avoir été animé par une pulsion morbide comme le confirme son avocat italien sur Franceinfo : "Il dit qu'il s'est levé avec la conviction qu'il devait tuer quelqu'un". Un élan exprimé par le suspect lui-même dans la vidéo filmée devant le corps de la victime et dans laquelle il a "émis le souhait de devenir un tueur en série" en tuant "deux autres" personnes selon la retranscription faite par le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau. Ces propos ont conduit le procureur de la République d'Alès à décrire le suspect comme "potentiellement très dangereux" durant sa cavale. Des sources proches de l'enquête citées par Le Parisien ont indiqué avoir retrouvé des messages postés par le suspect exprimant le "désir de violer ou de scarifier des cadavres". Les enquêteurs n'ont en revanche trouvé aucune publication à caractère raciste ou haineuse contre les musulmans. Des suspicions de "problèmes mentaux" L'avocat du suspect avance l'hypothèse d'une folie meurtrière ayant frappé son client, voire des troubles psychologiques : "D'après moi, il a des problèmes mentaux. Il parle très peu, il est très silencieux, très taciturne. C'est difficile de parler avec lui". Questionné par son avocat sur un éventuel suivi médical et psychologique, le suspect du meurtre dans le Gard n'a pas été en mesure de répondre. Olivier Hadzovic, issu d'une famille nombreuse et d'une fratrie de onze enfants selon Le Parisien, est décrit par certains proches comme une personne s'étant renfermée sur elle-même. "D'après sa tante, qui a échangé avec de la famille en France, il s'était renfermé ces derniers mois, il était tout le temps seul, il ne parlait à personne. Il s'était pratiquement retiré du monde", rapporte l'avocat. Des sources proches de l'enquête citées par Le Parisien ajoutent que le suspect est "isolé socialement, sans emploi, accroché aux jeux vidéo auxquels il consacrait la majeure partie de son temps" et vit des allocations du RSA. Il serait installé avec une partie de sa famille dans la région d'Alès depuis deux ans. Une enquête pour assassinat à caractère raciste Placé en garde à vue par la police italienne, le suspect Olivier Hadzovic doit être extradé vers la France d'ici quelques jours ou quelques semaines. Une fois remis à la justice française, il sera mis en examen dans le cadre de l'enquête ouverte par le parquet de Nîmes pour "meurtre avec préméditation en lien avec la race ou la religion de la victime". L'homme est donc soupçonné d'assassinat et pour l'heure le caractère islamophobe de l'attaque a été retenu par la justice. Les enquêteurs privilégient d'ailleurs l'hypothèse d'un acte motivé par la haine des musulmans, mais l'analyse pourrait évoluer après les auditions et l'étude du profil du suspect. La seule piste que la justice semble écarter pour l'heure est celle d'un acte terroriste puisque le parquet national antiterroriste ne s'est pas saisi de l'affaire. L'avocat de la famille d'Aboubakar Cissé a pourtant estimé sur BFMTV que le caractère terroriste de l'attaque ne fait aucun doute.