Premier Contact est de ces films qui se terminent en beauté. La scène de conclusion a marqué l’histoire du cinéma de genre, aidée par la partition toujours impeccable de Max Ritcher. “On the Nature of Daylight” accompagne ce retour à la normalité pour Louise Banks et son collègue Ian Donnelly. Dans l’intimité d’un foyer, Villeneuve rappelle l’importance du langage dans les relations humaines. Le cadeau des extraterrestres à la linguiste se révèle alors. Elle a appris à leurs côtés une nouvelle manière de voir le monde, à voir le temps comme une boucle plutôt qu’une ligne droite. Elle comprend que les tragédies qui l’attendent sont inévitables mais choisit tout de même de les vivre. Une fin parfaite ? Oui, mais pas celle envisagée par le scénariste Eric Hesserer. “Ça ne marche plus vraiment maintenant” Dans un entretien avec Collider, le scénariste de Premier Contact expliquait en 2017 que la sortie d’un autre monument de la science-fiction moderne a contraint les équipes à changer leur fusil d’épaule. En effet, la première version du scénario ressemblait trop à la conclusion d’Interstellar de Christopher Nolan. Heisserer expliquait alors : “Je pense que le changement majeur par rapport à notre idée de base se trouve dans le cadeau offert par les heptapods à l’humanité. Dans les premières versions, ils laissaient des sortes de plans pour un vaisseau interstellaire. C’était une sorte d’arche. Et puis Interstellar est sorti et nous nous sommes tous dit : “Bon, ça ne marche plus vraiment maintenant”. Nous avons donc décidé de nous concentrer sur ce que nous avions déjà : le pouvoir de leur langage”. Pour rappel, Insterstellar fait aussi intervenir les plans d’un vaisseau, envoyés par les humains du futur dans un trou noir. Il s’agissait chez Nolan de trouver une manière pour l’humanité de trouver une solution à leur fin imminente. Dans Premier Contact, cette notion a été gommée. Le scénariste explique même que les intentions de ces visiteurs venus d’ailleurs étaient beaucoup plus claires dans le scénario originel. Il était question pour eux de préparer la Terre à une catastrophe qui toucherait les heptapodes. Les humains devaient commencer à coloniser d’autres planètes pour venir en aide à leur nouvel allié. À l’époque, Denis Villeneuve n’est même pas encore impliqué dans le processus et s’est vu plus tard proposer la version définitive du récit. Une conclusion qui lui a offert une occasion toute trouver de mettre le langage au cœur de sa démarche, le langage cinématographique et sonore. Pour voir ou revoir Premier Contact, il suffit de se rendre sur Netflix dès ce jeudi 1er mai. Le film est disponible via Canal+ depuis un certain temps.