Un pédophile septuagénaire en prison pour 44 mois

Jocelyn Camiré avait plaidé coupable d'avoir commis des attouchements sexuels sur une enfant, il y a quelques semaines, au palais de justice de Sherbrooke. (Jean Roy/Archives La Tribune) Camiré, 71 ans, a récemment plaidé coupable d’avoir sexuellement touché une enfant prépubère. Il a aussi reconnu avoir incité l’enfant à poser des gestes sexuels. «Il n’y a jamais eu de viol, mais il y a eu de la nudité, des gestes de masturbation et des massages», avait confirmé la procureure aux poursuites criminelles et pénales, Me Stéphanie Landry lors des représentations sur sa sentence. La procureure de la Couronne réclamait une peine de cinq ans de prison, tandis que la défense suggérait une peine de deux ans de détention, suivi d’une probation. Jocelyn Camiré est le père de Jimmy, un autre pédophile condamné en 2023 à une peine de sept ans de prison. «Comme citoyen habituellement respectueux des lois, son comportement qui brise tant de tabous tant sociaux que juridiques laisse le tribunal fortement perplexe, a analysé le juge Benoit Gagnon. Si rien ne peut excuser de tels gestes envers une enfant fortement vulnérable, ici, rien ne permet même de trouver un début d’explication à ce type de comportement. La responsabilité morale du délinquant n’en est que plus importante.» Bien que l’accusé ait plaidé coupable, ce qui compte dans les facteurs atténuants, «il prend difficilement la pleine mesure de ses actions criminelles». «Il semble être sincèrement empli de remords face aux gestes posés, il tente encore de justifier et minimiser ses gestes», a mentionné le juge. «Le tribunal ne remet pas en doute les conclusions de l’experte en sexologie qui conclut à un risque de récidive très faible, bien que ce constat puisse être surprenant face à un discours truffé de distorsion cognitive», a-t-il continué. «Si le tribunal peut comprendre qu’il peut être difficile émotionnellement pour le délinquant d’admettre qu’il est le seul responsable de cette atteinte à l’intégrité sexuelle et psychologique de [la victime], son retour dans la collectivité devra être fortement encadré tant qu’il n’aura pas pris la pleine mesure de sa responsabilité.» Camiré devra fournir un échantillon d’ADN et s’enregistrer au registre des délinquants sexuels pour 20 ans. Il lui sera également interdit pour 10 ans dès la fin de sa sentence de fréquenter les parcs, cours d’école et piscines publiques. Il ne pourra pas parler à la victime et à la famille de celle-ci durant sa détention. «Vous avez une longue période de détention à purger, a conclu le juge Gagnon. Je souhaite que vous preniez ce temps pour réfléchir aux gestes que vous avez commis et aux moyens que vous allez prendre pour que plus jamais de tels gestes ne se reproduisent. Sinon, soyez-en sûr, les tribunaux seront là.»