Le Congrès des peuples autochtones s’est joint aux organisations autochtones pour demander à La Baie d’Hudson d’exclure les artefacts et les objets sacrés de la vente aux enchères. Toute tentative de la chaîne de grands magasins en difficulté pour redresser sa situation financière en se mettant à l’abri de ses créanciers ne doit pas se faire au détriment du patrimoine et de la dignité autochtones, selon l’organisation. «Le Congrès des peuples autochtones estime que toute tentative de liquider ou de marchandiser des biens culturels autochtones sans le consentement libre, préalable et éclairé des communautés autochtones constitue une violation des droits autochtones et de la responsabilité éthique», a indiqué Brendan Moore, chef national du groupe. «Nous nous joignons à l’appel à la transparence immédiate, au dialogue et à un processus de rapatriement respectueux», a-t-il ajouté. L’appel de M. Moore à l’arrêt immédiat de la vente de tout objet autochtone fait écho aux précédentes demandes de l’Assemblée des Premières Nations, de l’Assemblée des chefs du Manitoba et de Manitoba Keewatinowi Okimakanak. La Baie d’Hudson, qui a célébré son 355e anniversaire vendredi, n’a pas immédiatement répondu à une demande de réaction concernant les appels de la communauté autochtone. Elle n’a pas précisé si des objets autochtones faisaient partie des 4400 œuvres d’art et artefacts qu’elle souhaite vendre aux enchères dans le cadre d’un processus mené par la Galerie Heffel. Le seul objet que La Baie d’Hudson a indiqué faire partie du trésor est la charte de 1670 qui a donné naissance à la compagnie et lui a conféré un contrôle extraordinaire sur le territoire, les relations avec les autochtones et l’économie du Canada. Une source familière avec sa collection, mais non autorisée à parler publiquement, a précédemment déclaré à La Presse Canadienne que des tableaux, des couvertures à points, des catalogues des fêtes, du matériel de marketing pour les Jours La Baie et même des poupées Barbie de collection figuraient parmi les objets qui devraient être mis aux enchères. Une «voie à suivre appropriée» L’entreprise devra éventuellement revenir devant le tribunal pour expliquer en détail ce qu’elle souhaite vendre aux enchères et le déroulement de ce processus. Une lettre de mission de Heffel déposée au tribunal semble cependant indiquer que les entreprises envisagent d’organiser des enchères en personne et en ligne. La Baie d’Hudson a déjà promis au juge Peter Osborne de la Cour supérieure de l’Ontario qu’elle trouverait une «voie à suivre appropriée» en consultant le gouvernement fédéral et l’Assemblée des chefs du Manitoba, qui ont tous deux comparu devant le tribunal pour obtenir plus d’informations sur les artefacts et leur éventuelle vente. Le juge Osborne a publié vendredi un document expliquant pourquoi il a décidé la semaine dernière d’autoriser La Baie d’Hudson à retirer ses 1700 œuvres d’art et plus de 2700 artefacts d’un processus de vente distinct qu’elle menait pour trouver des acheteurs pour l’ensemble de ses activités ou pour des actifs comme sa propriété intellectuelle. Il a expliqué que séparer les œuvres d’art et les artefacts des autres actifs à vendre «offrira l’approche la plus transparente, la plus juste et la plus efficace», tout en protégeant «l’importance culturelle et historique potentielle» de la collection et en garantissant la conformité de l’entreprise aux lois applicables. «En approuvant aujourd’hui l’engagement de Heffel, le tribunal n’approuve aucune procédure spécifique pour la vente aux enchères ou toute autre disposition de la collection d’art. Il ne détermine pas non plus si un objet spécifique fait partie de la collection d’art et s’il sera vendu aux enchères, a-t-il écrit. Ce sera pour un autre jour.»