La Maison Blanche dévoile un projet de budget ultra sécuritaire et austéritaire
La Maison Blanche a dévoilé vendredi la première ébauche de budget du second mandat de Donald Trump. Ultra-austéritaire, le paquet taille dans tous les programmes allant à l'encontre de ses idées ultra-conservatrices, n'épargnant que les dépenses militaires et sécuritaires. Le texte, qui devra suivre un long et difficile parcours parlementaire, recense les priorités de Donald Trump en matière de dépenses publiques. Il n'aborde pas la partie "recettes", et donc tout le volet fiscal, qui sera détaillé dans un texte plus précis attendu en mai. Il comprend une augmentation de 13% du budget de la Défense et de 65% pour celui de la Sécurité intérieure. Mais il prévoit aussi des coupes de 22% dans le reste des dépenses de l'Etat, soit 163 milliards de dollars. La Maison Blanche dit vouloir "réduire ou supprimer des programmes 'woke' détournés contre les Américains moyens, les dépenses inutiles, ou encore celles qui relèvent des Etats ou collectivités locales". Elle cite comme exemple des programmes de promotion de la diversité à l'école maternelle, les aides au logement, les financements du planning familial et surtout la grande agence USAID. "L'aide au développement américaine a été dirigée vers des priorités d’extrême gauche comme le changement climatique, les programmes de diversité et d’inclusion et des activités liées à la communauté LGBTQ", justifie l'exécutif. En revanche, le projet promet de financer des "expulsions massives" et de mettre "un coup d'arrêt au flot d'avantages" accordés aux "migrants illégaux". La NASA durement touchée Par ailleurs, ce budget prévoit des coupes drastiques à la NASA, de quelque six milliards de dollars, soit une baisse de 24% du budget de l'agence spatiale américaine. Plusieurs missions emblématiques de l'agence spatiale pourraient être annulées, dont le programme de station spatiale lunaire et la mission de retour d'échantillons martiens. Ses partenaires internationaux, en particulier les Européens et les partenaires de la station spatiale internationale (ISS), pourraient aussi en pâtir sévèrement. Le budget trumpiste priorise explicitement "le retour sur la Lune avant la Chine et l'envoi d'un homme sur Mars", un second objectif en grande partie inspiré de la vision portée par Elon Musk d'envoyer des humains sur la planète rouge. Le programme Space Launch System (SLS) ou la capsule Orion seraient remplacées par des alternatives privées, comme Blue Origin ou SpaceX. Les programmes de satellites de surveillance du climat et le domaine de l'aviation "verte" ont aussi complètement disparu, de même que les programmes d'éducation et de promotion du domaine spatial STEM. >> Lire à ce sujet : La NASA pourrait revoir ses plans et faire de Mars la priorité, au détriment de la Lune Long processus parlementaire Pendant la conférence de presse, les responsables de l'exécutif ont expliqué être "soudés" derrière le DOGE, cette commission de réduction de la dépense publique menée par Elon Musk. Le texte porte en effet la marque du milliardaire, qui a d'ores et déjà bouleversé le fonctionnement de l'administration fédérale en faisant renvoyer des milliers de fonctionnaires et fermer des agences entières. Mais la décision finale appartient au Congrès, qui se basera sur ces grandes lignes du président américain pour rédiger les douze textes de loi différents nécessaires chaque année à l'élaboration du budget. Le chef des démocrates au Sénat Chuck Schumer a immédiatement dénoncé le texte comme "une attaque en règle contre les Américains qui travaillent dur". jop avec ats