Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Popular Mechanics L'instabilité de la situation géopolitique mondiale alimente depuis quelques mois une nouvelle course à l'armement entre les grandes puissances, renforçant les inquiétudes quant à leurs ambitions militaires. La Russie, déjà largement engagée sur le front ukrainien depuis son invasion à grande échelle en février 2022, tente elle aussi de moderniser son arsenal. Moscou a redoublé d'efforts pour mettre au point un missile hypersonique nucléaire, prenant de court les États-Unis qui n'ont pas encore atteint cet objectif, rapporte le média en ligne Popular Mechanics. Le complexe militaro-industriel américain, conscient des enjeux stratégiques liés à une telle arme, serait pourtant sur le point d'y parvenir avec son projet au nom évocateur: Dark Eagle. Sur le papier, le missile a de quoi faire pâlir les potentiels adversaires des États-Unis, mais les nombreux retards dans sa mise en service alimentent les spéculations. Abonnez-vous gratuitement à la newsletter de Slate ! Les articles sont sélectionnés pour vous, en fonction de vos centres d’intérêt, tous les jours dans votre boîte mail. Valider En janvier 2025, le ministère de la Défense états-unien a indiqué dans son rapport annuel sur les tests et évaluations opérationnels que «l'efficacité opérationnelle, la létalité, l'adéquation et la survivabilité» du missile hypersonique restaient indéterminées, faute de données suffisantes. Même si un essai en vol complet a été couronné de succès en décembre 2024, le Dark Eagle n'a toujours pas reçu le feu vert pour être lancé en production. Les missiles hypersoniques chinois et russes sont déjà opérationnels Les États-Unis ont longtemps compté sur leur isolement géographique, en étant bordés par deux océans et entourés de pays alliés –le Mexique et le Canada– pour se protéger des attaques directes. Dans ce contexte, les armes hypersoniques à longue portée ne sont pas seulement une démonstration de force, mais une nécessité stratégique. En effet, comment espérer frapper un adversaire militaire situé à des milliers de kilomètres, de l'autre côté de l'océan Pacifique? Ce type de missile serait indispensable si jamais les relations avec la Chine venaient à s'envenimer. Si le ministère de la Défense des États-Unis a précisé que le Dark Eagle était destiné à un usage exclusivement non nucléaire, la Russie et la Chine n'ont elles formulé aucun engagement similaire. Le Kh-47M2 Kinjal, un missile hypersonique aéroporté russe, a déjà été utilisé par la Russie dans sa guerre contre l'Ukraine. Conçu pour transporter des charges nucléaires ou conventionnelles, il allie vitesse et maniabilité, rendant son interception particulièrement complexe. La Chine, de son côté, développe des systèmes de vol plané hypersonique susceptibles, en théorie, de réaliser un bombardement orbital fractionné. Pourquoi les États-Unis, avec un budget militaire inégalé de 850 milliards de dollars en 2025, tardent-ils autant à officialiser la disponibilité de ce missile? Il faut peut-être y voir le symbole d'un pays régi par d'autres normes politiques et démocratiques, avance Popular Mechanics comme hypothèse. Disposer d'une telle arme n'a rien d'anodin et son déploiement constituerait un véritable signal pour ses adversaires, une considération dont la Russie ne semble pas se préoccuper. Il y a peut-être une autre raison, moins glorieuse: Washington n'est peut-être pas en mesure de confirmer pour le moment son bon fonctionnement sur le champ de bataille.