« Le vélo, c’est le transport du futur » : malgré des projections optimistes, le vélo a encore besoin de l’État pour les années à venir

Malgré une année 2024 très mauvaise, la filière française du cycle s’attend à une stabilisation dès cette année, et même à une croissance en 2026. L’Union Sport & Cycle s’est en tout cas projetée avec optimisme, mais regrette fortement l’absence d’un plan vélo ambitieux qui pourrait encore plus changer la donne. Source : Marianna Lutkova via Unsplash Les représentants de l’Union Sport & Cycle, qui ont présenté l’Observatoire du Cycle 2024 dans le cadre du salon Vélo In Paris, l’ont martelé au cours de la conférence de presse : l’absence d’un Plan Vélo ambitieux est un danger pour le développement du vélo. Et ce n’est pas avec les 50 millions d’euros annoncés par le Premier ministre François Bayrou – contre 250 millions d’euros initialement – que la donne changera, entendons-nous. Si les chiffres de ventes ont été mauvais pour la deuxième année consécutive, avec une baisse de 12 % en 2024, l’USC s’est tout de même projetée avec optimisme. « 2024, c’est derrière nous, ça, c’est fait », a débuté Patrick Guinard, président de la Commission cycle de l’USC. « On a une belle dynamique sur certains segments, avec une prise de conscience des Français ». Plusieurs raisons d’y croire L’intéressé se montre aussi rassurant quant à la quantité toujours plus grande d’usagers. « Les gens continuent de faire du vélo et ont envie de faire du vélo ». Autre facteur qui devrait jouer en la faveur de la filière : le solide réseau de distribution actuellement en place, et notre outil de production tourné vers les produits à valeur ajoutée. « Il y a une vraie dynamique, une vraie demande. Chez les professionnels, on pourvoit actuellement 500 emplois. Peu de profession peut dire ça », argue Patrick Guinard. Source : Unsplash/iameddiejr Mais surtout, l’intéressé insiste encore une fois sur l’importance d’un plan vélo. « Ma vraie conclusion, c’est qu’il nous fait un plan vélo. Point. Il nous fait une vraie politique cyclable. On a eu des aides, et on a démontré que ça fonctionnait. Et puis tout s’est arrêté. Il nous faut de nouveau des aides sans condition de revenus », invoque-t-il. La nécessit d’un plan vélo fort Et d’enchaîner : « Vous verrez, si c’est le cas, le marché repartira comme une fusée. On va retrouver la croissance : quand il y a une bulle, il y a une stabilisation et ça va repartir ensuite. 2025 marquera l’année de la stabilité, 2026 celle de la croissance. Le vélo, quoi qu’il arrive, c’est le transport du futur ». Force est de constater, et à juste titre, que l’Union Sport & Cycle condamne fermement la suppression des aides de l’État, ou tout du moins les fortes réductions observées ces derniers mois. Sans une politique cyclable forte et des budgets conséquents débloqués pour la filière, la pratique du vélo, si importante soit-elle, ne se développera pas aussi rapidement qu’on le souhaite.