Katy Perry est maintenant dans le viseur des complotistes après son voyage dans l’espace

Depuis le 14 avril dernier, les articles autour de la mission NS-31 de Blue Origin s’enchaînent. Si certains critiquent l’impact environnemental, colossal, d’une telle « mission », d’autres s’interrogent sur l’intérêt quelconque d’un tel périple. Il ne permet pas de vivre des sensations très fortes (le décollage est aussi violent qu’un grand huit) ni d’assister à un spectacle hors norme. Alors oui les conditions d’apesanteur, ressentie pendant quelques minutes lors de la chute libre de la navette font rêver. Mais il est déjà possible de goûter à de telles sensations avec des vols 0G. Notre astronaute Thomas Pesquet est d’ailleurs à la tête d’une entreprise spécialisée dans ce domaine. Les complotistes doutent de tout Alors quelques minutes après le retour de Katy Perry et les 5 autres apprentis astronautes, pour ce qui restera dans les livres d’histoire comme la première mission spatiale 100 % féminine, les réseaux sociaux se sont enflammés. Au cœur de ce vacarme, les complotistes ont fait entendre leur voix. Pour eux, il est impossible qu’une telle mission ait lieu, du moins les images retransmises en direct par la société de lancement Blue Origin sont fausses. En effet, plusieurs internautes s’interrogent, comme des personnes, si peu entraînées (elles ont bien suivi une formation, mais sommaire) peuvent-elles supporter un vol dans l’espace, alors que de tout temps, on réserve la profession d’astronaute à la crème de la crème. Deux expériences qui n’ont rien à voir Comparer le niveau de préparation nécessaire pour un vol avec une fusée de Blue Origin — une simple parabole qui dépasse la ligne de Karman (la frontière arbitrairement fixée par l’Homme à 100 kilomètres d’altitude pour distinguer la haute atmosphère de l’espace) — à celui d’un astronaute professionnel est au mieux de l’ignorance, au pire de la désinformation. Les astronautes partent dans des fusées pour être mis en orbite, ils doivent atteindre la vitesse de 27 000 km/h. Leur corps est alors soumis à une grande force d’accélération, comme des pilotes de chasse. Dans le cas de Blue Origin et de ses vols touristiques, l’accélération est bien plus douce (3609 km/h au maximum). Cela revient à comparer la puissance d’accélération d’une Twingo et d’une Formule 1. Un statut d’astronaute refusé Cette différence de préparation se voit même dans le degré de reconnaissance offert aux astronautes professionnels par rapport aux « touristes spatiaux ». En 2021, quelques mois avant les premiers « sauts de puces » dans l’espace, la NASA a décidé de revoir les conditions nécessaires pour l’obtention de son badge d’astronaute. L’US Air Force a fait de même quelques mois plus tard. Même du côté de Blue Origin, personne ne prétend qu’il faut une préparation d’enfer et une condition physique d’athlète olympique pour prendre part aux missions de l’entreprise. Symbole de la « facilité » de ces voyages, l’acter William Shatner, interprète du célèbre Captain Kirk dans la série Star Trek s’est envolé pour une mission vers les frontières de l’espace il y a quelques mois. Il était âgé de 90 ans. Katy Perry a-t-elle été dans l’espace ? Mais revenons-en à la mission de Katy Perry. Si la trajectoire de vol annoncée par Blue Origin est exacte, cela signifie néanmoins que le vaisseau a atteint une vitesse moyenne de 3218 km/h, c’est trois fois la vitesse du son. On pourrait imaginer qu’à une telle allure, nos aventurières du jour seraient plaquées contre les parois, incapables de bouger. Mais ce raisonnement fait une erreur fondamentale. Il confond la vitesse, et l’accélération. Or le corps humain ne ressent pas les effets de ce premier point. Pour preuve, la Terre tourne autour du Soleil à une vitesse de 107 219 km/h. Vous ne l’avez jamais senti, c’est normal. On peut faire la même métaphore avec quelque chose de plus visuel, comme un TGV lancé à 300 km/h, alors que vous êtes assis sur votre siège. Nous ne ressentons que l’accélération, la différence de vitesse. Si vous regardez la vidéo en direct du lancement, vous verrez que lors des phases d’accélération et de décélération, nos apprenties astronautes sont loin de passer un bon moment. Quand par contre, la vitesse est stable, elle profite alors de l’apesanteur et se déplace sans problème. 📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.