Le président du groupe se présente comme le candidat de la « base » face aux caciques de son parti. Sans pour autant donner l’impression d’inverser la tendance. POLITIQUE - La date est cochée depuis longtemps à l’agenda des deux écuries. Les sympathisants de droite ont jusqu’à ce jeudi 17 avril pour adhérer aux Républicains, et ainsi prendre part à la bataille entre Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez pour la présidence de l’ex-UMP. Une compétition qui s’est durcie sur la forme, et qui connaîtra sa conclusion dans un mois tout pile, samedi 17 mai. Selon plusieurs indiscrétions de presse, le match a un effet d’attraction. France inter rapporte par exemple que la barre des 100 000 adhérents a été franchie en début de semaine. Soit près de 60 000 adhésions enregistrées depuis le début de cette campagne interne. Phénomène habituel en pareilles circonstances : chaque camp démarche tous azimuts dans l’optique de faire le plein pour son champion. Ce qui a par le passé donné lieu à des situations plus que limites, entre soupçons de fraudes et électeur canin. S’il est bien trop tôt pour savoir à qui profitera ce boom des adhésions, force est de constater que c’est la campagne de Laurent Wauquiez qui semble avoir du mal à prendre. Alors qu’une large majorité des poids lourds LR ont décidé de soutenir son adversaire, le président du groupe joue le refrain du candidat de terrain face au favori des sondages. Une approche revendiquée comme « chiraquienne » et qui consiste à multiplier les réunions publiques partout dans l’hexagone. Un rythme au pas de charge, à hauteur de deux déplacements par jour. Ce jeudi, Laurent Wauquiez est annoncé à Amiens dans la Somme, puis à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, dans son fief rhônalpin. De quoi distancer le ministre de l’Intérieur, dépeint en candidat d’une caste demeurant loin de la base ? Pas sûr. Puisque Bruno Retailleau entretient un rythme très proche, tout en bénéficiant de l’exposition médiatique d’un ministère régalien, cher aux sympathisants de droite. Ce jeudi, le candidat Retailleau est annoncé à Périgueux et à Brive, après avoir tenu conférence la veille en Seine-Saint-Denis. Le lendemain, il est attendu à Limoges. Le fameux « terrain » étant également labouré par son adversaire, Laurent Wauquiez a donc intérêt de le challenger sur le plan médiatique. Sa sortie lunaire sur les OQTF qu’il souhaite envoyer à Saint-Pierre-et-Miquelon (au prix d’un tollé national remontant jusqu’au gouvernement que le groupe qu’il préside est censé soutenir à l’Assemblée) était manifestement taillée pour provoquer une polémique le plaçant au centre du débat. « C’est une connerie sans nom. Je ne sais pas ce qu’il lui est passé par la tête », cingle auprès du HuffPost un soutien influent du ministre de l’Intérieur, accusant le Ponot de « pourrir la campagne » dans l’optique de « jouer le match d’après ». Comprendre : abîmer la compétition, en attaquant frontalement Bruno Retailleau ou en remettant en cause mezza voce la haute autorité, pour se ménager une porte de sortie en cas de défaite. Dans le camp de Laurent Wauquiez, on réfute toute volonté de provocation gratuite, en affirmant que la proposition sur les OQTF n’avait pas vocation à cliver artificiellement. Soutien du député de Haute-Loire, Geoffroy Didier a partagé lundi 14 avril, non sans gourmandise, un sondage CSA publié par le JDD, titre de la galaxie médiatique choisie par son champion pour sortir sur Saint-Pierre-et-Miquelon. Le résultat : « 61 % des Français souhaitent l’enfermement des OQTF dangereux loin de la métropole. » Et l’eurodéputé LR d’ajouter sur le réseau social X : « Et près de 70 % chez les sympathisants Les Républicains. » Une étude brandie comme la preuve que la « base » militante tant convoitée était bien en phase avec Laurent Wauquiez. Ce dernier saura dans un mois si cette intuition était la bonne et si sa stratégie déjouera un phénomène observé à de multiples reprises lors d’élections internes : les militants ont tendance à toujours choisir celui qui est le mieux placé pour la présidentielle. Et sur ce point, c’est bien son adversaire qui fait course en tête. Selon une dernière étude Ifop publiée par L’Opinion ce jeudi, 65 % des sympathisants LR souhaitent que Bruno Retailleau prenne la tête du parti. À voir également sur Le HuffPost : La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. 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