De l’autre côté de la Manche, l’armée britannique a dévoilé un nouveau système de défense spécialisé, capable de neutraliser un essaim de drones entier en un clin d’œil grâce à une tourelle à ondes radio. Une preuve de concept impressionnante qui reflète la montée en puissance de ces petits engins volants dans l’industrie militaire Depuis quelques années et a fortiori depuis le début de la guerre en Ukraine, les armées du monde entier ont commencé à prendre conscience de l’immense potentiel des drones. Ces petits engins polyvalents sont extrêmement efficaces lorsqu’il s’agit de lancer des frappes chirurgicales contre des cibles stratégiques – et pas seulement sur les champs de bataille conventionnels. On peut aussi imaginer des tas de scénarios où des terroristes pourraient s’en servir pour attaquer des infrastructures publiques ou des civils. C’est notamment pour cette raison que la Mairie de Paris a investi dans des dispositifs anti-drones spécialisés, comme des fusils brouilleurs, afin de protéger la population pendant les Jeux Olympiques. Mais à mesure que ces engins volants deviennent de moins en moins chers et de plus en plus performants, un nouveau risque commence à émerger. Désormais, neutraliser un quadcoptère isolé ne suffit plus : il faut aussi être capable de réagir dans le cas où un essaim de drones mènerait une attaque coordonnée. C’est tout sauf évident, car les systèmes de défense conventionnels peuvent aisément être débordés par de tels escadrons. De nombreux gouvernements développent donc une nouvelle génération d’équipements pour parer à cette éventualité. Un nouveau type d’arme à énergie dirigée C’est là qu’intervient le tout nouveau RapidDestroyer de l’armée britannique. Vu de l’extérieur, cet engin ressemble à une antenne tout ce qu’il y a de plus normale. Il s’agit en fait d’une arme unique en son genre : une tourelle à ondes radio haute fréquence, conçue pour griller les composants critiques des drones à distance. Il tombe donc dans la catégories des armes à énergie dirigée (ou EAD). Lors d’un test organisé au Pays de Galle et relayé par TheNextWeb, ce dispositif a montré qu’il était capable de « suivre, d’engager et de neutraliser » plus d’une centaine de drones dans un intervalle de temps réduit. En une seule décharge, il peut apparemment neutraliser plusieurs engins simultanément à un kilomètre de distance, le tout pour une somme dérisoire (environ 10 centimes par tir). Cette nouvelle technologie renforce encore davantage l’arsenal antidrones du Royaume-Uni, qui est déjà particulièrement fourni à ce niveau. On se souvient par exemple du DragonFire, le fameux laser militaire présenté par l’armée britannique en janvier 2024. Ce dernier est encore plus dévastateur à l’échelle individuelle, et peut abattre des aéronefs nettement plus imposants. Mais reste moins efficace face à une attaque coordonnée menée par un essaim de drones. En binôme, les deux dispositifs pourraient donc représenter une ligne de défense quasiment impénétrable par les petits appareils volants. L’Europe assure ses arrières Et il ne s’agit que d’un début. En mars 2025, dans un contexte de tensions croissantes avec les États-Unis, les chefs d’État européens ont validé un vaste plan d’investissement appelé ReArm Europe. Comme son nom l’indique, l’objectif est de renforcer l’autonomie militaire et stratégique du Vieux Continent en investissant 800 milliards d’euros dans le développement de nouvelles capacités de défense. Il y a donc fort à parier que de nouvelles technologies de ce genre vont émerger en masse ces prochaines années.