La haute juridiction américaine a annoncé suspendre, le 19 avril, l’expulsion d’une trentaine de Vénézuéliens actuellement détenus au Texas et accusés d’appartenir à un gang. La Cour suprême américaine tente de contenir “l’usage agressif et sans précédent du pouvoir présidentiel” par Donald Trump, relate NBC News. Aux premières heures de ce samedi 19 avril, la plus haute instance judiciaire des États-Unis a annoncé suspendre l’expulsion d’au moins 30 Vénézuéliens. Ceux-ci sont des membres présumés de l’organisation criminelle Tren de Aragua et actuellement détenus au Texas, indique The Washington Post. Ils risquaient d’être expulsés “de manière imminente”, précise le quotidien. L’administration Trump, invoquant une loi de 1798 visant les “ennemis étrangers”, prévoyait de les transférer au Salvador afin de les faire incarcérer dans la prison de haute sécurité de Nayib Bukele”, complète El País América. La décision de la Cour suprême fait suite au dépôt d’un recours par un groupe d’avocats spécialisés en droits humains, au nom de l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU). Ces derniers “avaient pressé les juges fédéraux du Texas, de Washington et de la Nouvelle Orléans, ainsi que la Cour suprême, d’intervenir, arguant que le gouvernement n’avait pas offert aux personnes concernées la possibilité de contester leur expulsion”, relate The Washington Post. L’utilisation par Trump de la loi sur les ennemis étrangers “est au cœur d’un affrontement croissant entre son administration et les tribunaux, qui rapproche la nation d’une crise constitutionnelle”, craint The Washington Post, journal libéral. Le texte de 1798 a été pensé pour les temps de guerre, rappelle El País América. Il n’a été appliqué que trois fois dans l’histoire des États-Unis, la dernière étant durant la Seconde Guerre mondiale “pour placer en détention des civils américano-japonais dans des camps d’internement”. Cependant, l’actuel président américain veut s’en servir pour “expulser rapidement des migrants. Il les accuse d’appartenir à des bandes armées, mais sans le prouver dans le cadre d’une procédure judiciaire, ni en offrant des garanties aux détenus”, en témoigne la récente expulsion “par erreur d’un immigré salvadorien qui se trouvait légalement aux États-Unis”, déplore le quotidien de centre gauche. Courrier international Menaces d’expulsion : Trump en plein numéro d’équilibriste avec le Venezuela Le Venezuela accept