On a rencontré la Nio Firefly, une rivale électrique très sérieuse pour la Renault 5 : citadine, techno et abordable

Au Salon de Shanghai, la Nio Firefly fait sensation, à partir de 15 000 euros. Cette petite électrique compacte, au look mignon, pourrait bien secouer le marché européen. Voici nos impressions. Je l’ai approchée au salon automobile de Shanghai : la Firefly est petite. Elle affiche 4 mètres de long, 1,78 m de large et 1,56 m de haut – surtout pour une voiture chinoise, les marques chinoises nous ont habituées aux berlines et SUV, là où on a des cotes proches d’une Dacia Sandero et un poil supérieures à celles de la Renault 5 (3,92 m de long). Sa silhouette, avec une calandre fermée colorée et trois phares ronds à l’avant, lui donne une personnalité unique, presque comme une version plus sage de la Honda e. Compacte, oui, mais pas avare d’astuces. Le frunk atteint 95 litres et accueille sans souci une petite valise ou un casque, avec un double fond. Question espace, la Firefly régale. Le frunk, profond, avale sac cabine et câble de recharge sans broncher. Entre les sièges, absence de tunnel : on traverse aisément de gauche à droite. Banquette rabattue, le plancher devient plat ; pratique. Au quotidien, vingt-sept vide-poches, dont deux discrètement rétro-éclairés, gardent portefeuille, gourde ou console portable à portée. À bord, le contraste surprend. Le tableau façon barre horizontale dépouillée cache bien son jeu : une tablette 13,2 puces en plein milieu pour l’info-divertissement, et un petit écran de conduite collé au volant. Le cuir végétal, souple, couvre sièges et méplats ; la planche demeure sobre, presque zen. On détecte pourtant quelques plastiques durs autour des poignées, rappel que le tarif d’appel reste serré. Rien de rédhibitoire ; l’assemblage tient la route. Les ajustements ne rivalisent pas avec les berlines Nio haut de gamme, néanmoins la présentation reste propre ; seules quelques poignées un peu légères trahissent l’objectif de coût. Les sièges, chauffants dès l’entrée de gamme, offrent un maintien honnête pour la ville. Côté style, les trois projecteurs ronds évoquent la Honda e mais avec une signature lumineuse à part. Le montant C épais, contrasté si l’on choisit le toit noir, donne du caractère sans sacrifier la visibilité latérale. Sous le plancher, un pack LFP de 42,1 kWh promet environ 330 km WLTP, soit 420 km (cycle CLTC), ce qui est compétitif face à une Renault 5 E-Tech ou une Citroën e-C3. Elle intègre même des technologies avancées, comme la conduite autonome et un assistant vocal nommé Lumo, des options qu’on ne trouve pas forcément sur toutes les voitures de ce segment. Cela montre l’ambition de Nio de se démarquer, même sur une voiture d’entrée de gamme. Le moteur avant de 105 kW livre 200 Nm ; l’accélération reste vive jusqu’à 80 km/h, pile la zone urbaine, elle monte jusqu’à 150 km/h. Le combiné de capteurs autorise régulateur adaptatif, maintien de voie et changement automatique. Le sentiment général : mignonne, futée, et plutôt cossue pour la catégorie. La Nio Firefly semble fusionner le meilleur de deux mondes : elle associe le format compact et astucieux d’une Renault 5, avec son charme et sa personnalité, à la technologie avancée d’une Tesla. C’est une première pour une citadine de cette taille, qui embarque un système d’info-divertissement moderne, des fonctions de conduite autonome et un assistant vocal, elle offre un niveau d’innovation inédit dans ce segment. Une stratégie d’expansion ambitieuse, mais freinée en Europe Nio mise gros sur Firefly pour conquérir le marché mondial. Après son lancement en Chine le 29 avril 2025 prochain, la marque prévoit de débarquer en Europe entre juin et août, avec une présence dans 25 pays d’ici fin 2025 avec un lancement dans 16 pays au départ : Pays-Bas, Norvège, Costa Rica, Népal, Singapour, Danemark, Portugal, Belgique, Luxembourg, Autriche, Pologne, Uruguay, Colombie et Nouvelle-Zélande. Mais parlons du prix, un sujet qui fâche souvent. En Chine, la Firefly est proposée à partir de 14 200 €, un tarif ultra-compétitif qui en fait une option ultra-accessible. En Europe, en revanche, les frais de douane et taxes font grimper l’addition. Aux Pays-Bas, les commandes sont déjà ouvertes à partir de 29 900 €, et en Norvège, où les taxes sont plus clémentes (hors-Union européenne), elle démarre à environ 26 570 €. À ce prix, elle se retrouve face à des concurrentes bien implantées comme la Renault 5 ou la Mini, qui bénéficient d’une meilleure notoriété. Mais en France, où Nio n’est pas encore implanté, il faudra attendre que la marque s’installe officiellement. Peut-être en 2026 ? Le positionnement de Firefly est clair : une voiture électrique abordable, connectée, stylée et pratique, qui cible les jeunes acheteurs ou les familles à la recherche d’une deuxième voiture. Son look mignon, ses finitions correctes pour le prix et ses fonctionnalités modernes en font une option franchement séduisante. En plus, ce qui joue en faveur de Firefly, c’est l’expérience client que Nio sait si bien créer. Si Nio arrive à reproduire ça en Europe, Firefly pourrait bien trouver son public.