Ils sont partout, ces nouveaux envahisseurs du quotidien : dans le bus, le métro, sur les quais de gare. Leur arme ? Le haut-parleur de leur smartphone, dégainé sans vergogne pour imposer à toutes les personnes aux alentours la chronique de leur vie privée ou la négociation de leur prochain achat de voiture. Le phénomène, en pleine explosion, divise la France et agace une grande partie de nos compatriotes, dont l’auteur de ces lignes. Une pratique qui explose Selon un sondage Ifop de 2023, la France est coupée en deux : 50 % des Français trouvent normal de téléphoner en haut-parleur dans les transports ou dans la rue, tandis que l’autre moitié juge ce comportement profondément malpoli. Cette pratique s’explique par l’évolution des usages numériques : l’habitude des appels vidéo, la peur des ondes, la volonté d’éviter le contact du téléphone avec la peau ou tout simplement la flemme d’utiliser des écouteurs sont autant de raisons invoquées par ses adeptes. « C’est plus simple, et comme ça, le téléphone n’entre pas en contact avec la peau, ça permet d’éviter les bactéries », explique une passante interrogée par TF1. D’autres, plus désinvoltes, assument une forme de multitâche permanent : « L’idée c’est d’avoir une conversation, de répondre à un texto en même temps et de pouvoir consulter internet. On se comporte comme si on avait plusieurs onglets ouverts et on switche de l’un à l’autre », confesse une utilisatrice au Parisien. Si la génération Z assume volontiers cette tendance, elle n’est pas l’apanage des jeunes : les témoignages montrent que toutes les tranches d’âge s’y mettent. Pour la psychologue Hélène Romano, ce manque de courtoisie traduit une société où « il n’y a plus d’intimité, plus d’espace personnel. Tout le monde est dans sa bulle ». Les premières sanctions tombent Face à cette invasion sonore, la riposte s’organise. En février 2025, un voyageur de la SNCF a été verbalisé à hauteur de 150 euros (majorée à 200 euros pour non-paiement immédiat) pour avoir téléphoné en haut-parleur dans la mezzanine de la gare de Nantes. Cette sanction s’appuie sur l’article R2241-18 du Code des transports, qui interdit de troubler la tranquillité d’autrui par des bruits dans les espaces publics. Sur les plateaux radio, le ton monte : « Une personne sur deux dans notre pays n’a plus l’éducation fondamentale pour vivre en société », s’emporte Antoine Diers dans l’émission des grandes gueules de RMC, tandis que d’autres dénoncent « l’ère du sans-gêne ». Si certains réclament des zones silencieuses à l’anglaise, la France n’en est pas encore là, mais l’idée pourrait faire son chemin. Une chose est sûre : la guerre du haut-parleur ne fait que commencer. 📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.