Enfermés, affamés , bombardés par l’armée israélienne, les Palestiniens de Gaza ne savent plus à qui s’en remettre. Le droit international ? Il ne peut rien tant que les Etats-Unis continuent à soutenir le Premier ministre israélien. L’Europe ? Elle est divisée, donc impuissante. Les dirigeants arabes ? Ils tergiversent, tiraillés entre l’émotion qu’ils perçoivent au sein de leurs populations en faveur des Palestiniens et leur besoin de rester connectés aux Etats-Unis. L’Autorité palestinienne ? Elle n’a plus aucun crédit auprès de son peuple. Le Hamas ? Il abandonnera les civils aux bombardements israéliens jusqu’au dernier avant de rendre les armes. Les Palestiniens de Gaza (mais aussi ceux de Cisjordanie, harcelés, chassés et tués par les colons et les militaires israéliens ) sont seuls au monde. Personne ne veut d’eux et la plupart préfèrent mourir plutôt que de quitter le sol sur lequel ils sont nés. «Terre de désespoir», «charnier»… les mots sont chaque mois plus désolants pour qualifier la situation de cette enclave que Benyamin Nétanyahou a décidé d’écraser dans son entièreté, officiellement pour éradiquer le Hamas, en réalité pour garder le soutien de ses ministres d’extrême droite, des suprémacistes qui rêvent de voir Gaza vidée de ses habitants palestiniens par tous les moyens possibles, et ainsi garder le pouvoir. Quel recours reste-t-il si le droit et les Etats ne peuvent ou ne veulent pas bouger ? La mobilisation populaire, si elle était massive, dans le monde entier, pourrait avoir un impact. Mais aussi et surtout un changement de gouvernement en Israël. De Jérusalem à Tel-Aviv, des réservistes commencent à déposer les armes ; des hauts responsables, tel le chef du Shin Bet, balancent les turpitudes de Nétanyahou, des femmes et des hommes réclament chaque soir la fin d’une guerre qu’ils jugent désormais «inutile». Mais ce n’est pas suffisant. La tragédie c’est que plus les jours passent, plus le fossé se creuse entre deux peuples bien plus proches qu’il n’y paraît et qui ne veulent plus entendre parler l’un de l’autre.