Rodenticides: "On ignore le principe de précaution"

Abo Interdiction des rodenticides – Céline Vara: «Avec ce délai de deux ans, on ignore le principe de précaution» La politicienne neuchâteloise, qui a porté la lutte pour l’interdiction de la vente de la mort-aux-rats aux particuliers, regrette une transition trop longue. Patrick Oberli La conseillère aux États Verte Céline Vara se réjouit que l’utilisation des rodenticides anticoagulants pour les privés soit restreinte. KEYSTONE Abonnez-vous dès maintenant et profitez de la fonction de lecture audio. S'abonnerSe connecter BotTalk En bref : La conseillère aux États neuchâteloise Céline Vara se réjouit que la Confédération limite l’utilisation des rodenticides aux professionnels. Bien qu’interdite au 1 er avril 2025, la vente des rodenticides anticoagulants aux particuliers ne sera plus possible qu’à la fin mars 2027. avril 2025, la vente des rodenticides anticoagulants aux particuliers ne sera plus possible qu’à la fin mars 2027. Un délai de transition qui, selon elle, «ignore le principe de précaution» qui devrait accompagner ces produits toxiques. Elle encourage les distributeurs à retirer volontairement ces produits plus tôt de leurs rayons. «A-t-on d’autres solutions que les rodenticides?» En juillet 2024, la conseillère aux États Verte Céline Vara a interpellé le Conseil fédéral au sujet de l’utilisation de la mort-aux-rats. Depuis lors, la Neuchâteloise, qui vient de quitter le parlement pour rejoindre, le 27 mai prochain, le gouvernement de son canton, s’est démenée pour que l’usage de ces produits à base d’anticoagulants soit restreint pour les particuliers en raison des risques élevés aussi bien pour la santé humaine que pour les animaux, domestiques et sauvages. Vous avez porté la lutte politique contre les rodenticides lors de vos derniers mois en tant que conseillère aux États. Comment avez-vous accueilli leur interdiction pour les personnes privées? Comme une victoire, bien sûr. Ces produits à base d’anticoagulants sont tellement dangereux, non seulement pour la faune et les animaux domestiques, mais également pour les humains, que ce changement était très important. La mobilisation populaire a porté ses fruits. Le Conseil fédéral a entendu le message. Dès que je me suis intéressée au problème, j’ai été sidérée de constater que des produits dont la toxicité est avérée soient accessibles librement à des personnes sans aucune formation. Les règles fédérales ont changé le 1er avril, mais la vente aux particuliers restera légale, en raison de délais de transition, jusqu’au 31 mars 2027. C’est vrai que ce délai tempère l’enthousiasme. Deux ans, c’est très long, mais on peut au moins se dire que cela s’arrêtera un jour. Quand on pense néanmoins aux risques d’accident, notamment pour les enfants, et aux dégâts dans la nature, je reste perplexe. Qu’est-ce qui vous dérange? Cela va à l’encontre du principe de précaution qui, au vu de la dangerosité des produits, voudrait qu’ils soient immédiatement retirés du marché. La protection de la santé et de l’environnement devrait l’emporter sur le business et l’économie. Les distributeurs ne pourraient-ils pas décider de renoncer plus tôt à la commercialisation des rodenticides? Effectivement. Je pense qu’il serait très judicieux que les revendeurs les retirent rapidement de la vente. Ou, au minimum, que ces produits ne soient plus placés dans les étalages à côté des autres articles, mais à part, et qu’ils ne soient remis que sur demande avec un vrai contrôle, comme c’est déjà le cas pour d’autres produits contenant des substances dangereuses. Les distributeurs portent aussi une responsabilité. Et peut-être même que cela serait positif pour leur image. Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l’info? «Tribune de Genève» vous propose deux rendez-vous par jour, directement dans votre boîte e-mail. Pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Se connecter Patrick Oberli est journaliste à la cellule enquête de Tamedia depuis juin 2023. Auparavant, il était rédacteur en chef adjoint de Sport Center à Lausanne, fonction qu’il a également occupée à L’Express/L’impartial, L’Hebdo et PME Magazine. Il est lauréat du Prix Dumur 2016. En 2021, il a reçu un Special Awards for Investigation de l’Association de l’Association internationale de la presse sportive. patrick.oberli@tamedia.ch Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.