La religieuse, qui s’est recueillie de longues minutes devant le cercueil du souverain pontife argentin dans la basilique Saint-Pierre, témoigne au « Figaro ». RELIGION - Sa photo a fait le tour du monde. Sœur Geneviève, accusée d’avoir brisé le protocole pour se recueillir auprès de la dépouille du pape François, se défend ce dimanche 27 avril dans les colonnes du Figaro. Celle qui entretenait une amitié avec le souverain pontife affirme qu’elle n’a franchi aucune barrière. Cette frêle religieuse de la congrégation des Petites sœurs de Jésus, née en France en 1943, est restée mercredi pendant de longues minutes, très émue, devant le cercueil du souverain pontife argentin dans la basilique Saint-Pierre, volant la vedette aux ecclésiastiques qui défilaient non loin. Des médias en France et à l’international se sont questionnés : comment a-t-elle pu rester de longues minutes à se recueillir auprès de la dépouille ? Sœur Geneviève, devenue une amie du pape François après l’assassinat de sa tante sous la dictature argentine, affirme qu’elle n’a absolument pas « brisé » le protocole. « Je ne suis pas passée par-dessus les barrières comme certains ont pu l’écrire ! Ce n’est plus de mon âge ! », argue-t-elle. Et elle explique à nos confrères du Figaro : « Comme on me connaît bien, on m’a dit d’attendre. Puis l’un des gardes m’a emmenée ». Geneviève Jeanningros, 82 ans, est par ailleurs revenue à plusieurs reprises veiller sur le pape François : « J’y suis allée tous les jours : mercredi, jeudi et vendredi ». Dans une vidéo YouTube envoyée à l’AFP, sœur Geneviève a raconté son amitié avec le pape François. Elle l’a rencontré en 2005 alors que Jorge Bergoglio n’était encore que l’archevêque de Buenos Aires. C’était peu après les funérailles de sa tante en Argentine, la religieuse Léonie Duquet, qui a perdu la vie en décembre 1977 dans les « vols de la mort ». Comme d’autres militants, elle avait été jetée vivante d’un avion dans l’océan sous la dictature argentine. Son corps avait été ramené par la mer peu après et enterré dans une fosse commune. Mais ce n’est qu’au début du XXIe siècle que sa dépouille a pu être identifiée, puis enterrée en 2005, après le feu vert de Jorge Bergoglio, dans le jardin d’une église à Buenos Aires. « J’ai pleuré pratiquement du début à la fin de la messe » des funérailles de Léonie Duquet, raconte Geneviève dans la vidéo : « Je n’arrivais pas à accepter qu’une partie de l’Église était du côté de la dictature ». Après les funérailles de sa tante, Geneviève, blessée par l’absence de hauts représentants de l’Église à la cérémonie, décide, en octobre 2005, d’écrire au futur pape. Jorge Bergoglio, qui se trouvait au Vatican pour un Synode des évêques, l’appelle immédiatement, l’assurant avoir autorisé l’enterrement de Léonie Duquet et de deux mères de la Place de Mai dans l’enceinte de l’église. Après les funérailles de sa tante, Geneviève, blessée par l’absence de hauts représentants de l’Église à la cérémonie, décide, en octobre 2005, d’écrire au futur pape. Jorge Bergoglio, qui se trouvait au Vatican pour un Synode des évêques, l’appelle immédiatement, l’assurant avoir autorisé l’enterrement de Léonie Duquet et de deux mères de la Place de Mai dans l’enceinte de l’église. Mais Geneviève reste dubitative. Huit ans plus tard, elle se trouve au Vatican après l’élection du pape François. « J’avais quand même peur », explique-t-elle, affirmant avoir été ensuite rassurée par son soutien aux laissés-pour-compte. Elle assiste, quelques semaines plus tard, à l’invitation du pape, à une messe à sa résidence Sainte-Marthe. Le début d’une amitié. Le pape François a même visité la caravane dans laquelle elle vit sur le site d’une fête foraine dans les environs de Rome. La pandémie de Covid-19 les a encore plus rapprochés. Geneviève lui demande de soutenir les forains avec qui elle partage son quotidien et fait aussi appel à lui pour recevoir un groupe de prostituées trans latino-américaines du littoral de Rome. Le jésuite argentin a envoyé de l’argent à ces femmes pour se nourrir, leur a fourni des vaccins et a financé le transfert au Pérou de la dépouille de l’une d’elles, retrouvée morte en 2024. Il les a également reçues lors d’audiences publiques. Ainsi que chaque semaine des fidèles LGBT+ venus avec la religieuse. « Je lui faisais toujours un tout petit mot pour lui dire qui j’amenais parce que je pensais que c’était juste qu’il [le] sache », dit-elle dans sa vidéo. Dimanche dernier, elle se trouvait sur la place Saint-Pierre quand le souverain pontife a traversé la foule en papamobile, la veille de sa mort, moins d’un mois après sa sortie de l’hôpital romain où il était soigné pour une grave pneumonie. Sœur Geneviève était loin d’imaginer qu’il s’agissait de sa dernière apparition. Elle songeait même déjà à obtenir des entrées pour sa prochaine audience publique. À voir également sur Le HuffPost : La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous. plus : avec AFP Inscrivez-vous aux newsletters du HuffPost et recevez par email les infos les plus importantes et une sélection de nos meilleurs articles En vous inscrivant à ce service, vous acceptez que votre adresse mail soit utilisée par le Huffington Post, responsable de traitement, pour la gestion de votre inscription à la newsletter. Conformément à la loi du 06/01/1978 modifiée et au Règlement européen n°2016/679/UE du 27/04/2016, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de modification, de portabilité, de suppression et d’opposition au traitement des informations vous concernant, que vous pouvez exercer auprès de dpo@groupelemonde.fr. Pour toute information compl