Les Etats-Unis ont frappé plus de 800 cibles au Yémen depuis mi-mars, tuant des centaines de "combattants" parmi les rebelles houthis, dont des membres de la direction du groupe, a déclaré dimanche l'armée américaine. Dans le nuit de dimanche à lundi, de nouvelles frappes sur la banlieue de la capitale Sanaa ont fait au moins huit morts ainsi que des blessés, a annoncé ce groupe soutenu par l'Iran et allié du Hamas palestinien. Les forces américaines pilonnent les Houthis quasi quotidiennement depuis le 15 mars dans le cadre de l'opération "Rough Rider" destinée à faire cesser la menace que les rebelles font peser sur la mer Rouge et le golfe d'Aden, perturbant le commerce mondial. "Depuis le début de l'opération Rough Rider, l'USCentcom a frappé plus de 800 cibles. Ces frappes ont tué des centaines de combattants houthis et de nombreux leaders houthis", a indiqué le Centre américain de commandement pour le Moyen-Orient dans un communiqué. Malgré les bombardements, les Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen et sont en guerre depuis 2015 contre une coalition menée par l'Arabie saoudite qui soutient le gouvernement reconnu internationalement, continuent de revendiquer des attaques contre des navires américains et israéliens en représailles contre la guerre à Gaza. Toutefois, "bien que les Houthis aient continué d'attaquer nos vaisseaux, nos opérations ont dégradé la cadence et l'efficacité de leurs attaques. Les tirs de missiles balistiques ont chuté de 69%", tandis que les attaques de drones-suicides "ont baissé de 55%", souligne le Centcom. - "Augmenter la pression" - Les rebelles houthis ont commencé à cibler le transport maritime fin 2023, disant agir en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, dévastée par une campagne militaire lancée par Israël après l'offensive surprise du Hamas le 7 octobre 2023. Les attaques des Houthis perturbent fortement la circulation des cargos dans la mer Rouge via le canal de Suez, artère vitale où passe normalement 12% du trafic maritime mondial. De nombreuses sociétés font désormais un long et coûteux détour par le sud de l'Afrique. Les Houthis revendiquent également régulièrement des tirs de missiles directement sur Israël, que ce pays dit intercepter. Selon le Centcom, "l'Iran continue indubitablement de fournir un soutien aux Houthis. Les Houthis ne peuvent continuer à attaquer nos forces qu'avec le soutien du régime iranien". Ces rebelles forment actuellement un des éléments les plus actifs de l'"Axe de la résistance" formé par Téhéran, après l'affaiblissement du Hezbollah libanais ainsi que du Hamas, et la chute du régime de Bachar al-Assad en Syrie. "Nous allons continuer à augmenter la pression jusqu'à ce que l'objectif soit atteint, qui reste le rétablissement de la liberté de navigation", a assuré le Centcom. Dans la nuit, les nouvelles frappes américaines ont fait "huit martyrs, dont des enfants et des femmes" dans le secteur de Thaqban, dans la banlieue nord-ouest de Sanaa, selon la chaîne de télévision houthie Al-Massiraa. Les Houthis ont également fait état d'autres frappes, notamment sur leur bastion de Saada, dans le nord, et sur la province d'Amran, au nord de Sanaa. Les dernières frappes ont porté à 228 le nombre de morts à la suite de frappes américaines au Yémen, selon un décompte de l'AFP basé sur les annonces des Houthis. Depuis mi-mars, les frappes américaines "ont détruit plusieurs installations de commandement et de contrôle, des systèmes de défense antiaérienne, des installations de fabrication d'armes avancées et des installations de stockage d'armes avancées", assure le Centcom. Les Etats-Unis ont commencé à bombarder les Houthis sous la présidence de Joe Biden, mais ces frappes se sont intensifiées depuis l'entrée en fonction en janvier de Donald Trump, qui a affirmé que les actions militaires contre les Houthis se poursuivraient jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de menace sur le trafic maritime.