Meurtre dans une mosquée du Gard : l'assaillant s'est rendu, ses motivations expliquées ?

L'auteur de l'attaque meurtrière dans une mosquée de la Grand-Combe, dans le Gard, s'est rendu aux autorités italiennes dans la nuit de dimanche à lundi. Placé en garde à vue, le suspect doit être extradé en France. En direct 08:38 - La piste d'un acte islamophobe et d'autres envisagées Les autorités ont ouvert une enquête pour "assassinat" et considèrent donc que l'attaque meurtrière dans une mosquée du Gard était préméditée. Il a cependant encore des doutes sur les motivations de cet acte. "On ne connaît pas encore les mobiles (...). La piste d'un acte anti-musulman n'est pas négligée, bien au contraire", a déclaré le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau depuis la sous-préfecture d'Alès, ce dimanche. Cette piste d'un acte islamophobe "est celle sur laquelle on travaille en priorité, mais ce n'est pas la seule", a précisé le procureur de la République d'Alès. "Certains éléments pourraient nous laisser penser que ce mobile n'était peut-être pas le mobile premier, ou le seul mobile", a ajouté le magistrat. 08:24 - Pourquoi le parquet national antiterroriste ne s'est-il pas saisi ? Le parquet national antiterroriste (Pnat) ne s'est pas saisi après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard. Une décision critiquée par plusieurs parties, dont le Conseil français du culte musulman et l'avocat de la famille de la victime. "À ce stade, l'analyse des éléments connus ne laisse aucun doute : il s'agit d'une attaque de nature terroriste. Il est tout aussi évident que le parquet national antiterroriste doit se saisir de cette affaire sans délai", a écrit Me Mourad Battikh dans un communiqué. Et le conseil d'ajouter : "La communauté musulmane, profondément meurtrie, doit bénéficier du même traitement que tout autre citoyen, notamment à travers la saisine immédiate du Pnat". Le procureur de la République d'Alès, Abdelkrim Grini, estime pourtant que l'attaque meurtrière n'entre pas dans le cadre d'un acte terroriste. Il assure sur Franceinfo avoir été en contact et avoir fourni tous les éléments du dossier au procureur du Pnat tout le week-end. Selon lui, il ne semblait pas opportun de saisir le Pnat. 08:12 - Ce que l'on sait du profil du suspect du meurtre dans une mosquée du Gard L'auteur de l'attaque au couteau dans le Gard a été identifié comme un certain Olivier H. Il s'agit d'un Français, né à Lyon, et âgé de 21 ans selon les précisions de Franceinfo. L'homme serait sans emploi et ferait partie de la communauté des gens du voyage ajoute BFMTV. Il était inconnu des services de police et de justice jusqu'à l'attaque meurtrière perpétrée vendredi. 08:03 - L'arrestation du suspect est une "très grande satisfaction" "C'est une très grande satisfaction pour le procureur que je suis. Face à l'efficacité des moyens mis en place, l'auteur n'a eu pour seule issue que de se rendre et c'est la meilleure chose qu'il pouvait faire", a déclaré le procureur de la République d'Alès, Abdelkrim Grini, après l'annonce de la reddition de l'assaillant. Le magistrat avait alerté sur le caractère "potentiellement très dangereux" du suspect qui avait exprimé le souhait de tuer d'autres personnes après l'attaque à la mosquée de La Grand-Combe. 07:53 - Le suspect s'est rendu à la police italienne L'auteur de l'attaque au couteau meurtrière dans une mosquée du Gard s'est rendu après trois jours de fuite. Le suspect, qui s'était enfui vendredi et avait encore échappé à la police durant le week-end après avoir été repéré dans l'Hérault, s'est finalement rendu aux autorités italiennes dans la nuit de dimanche à lundi. Il a aussitôt été placé en garde à vue. Une procédure d'extradition vers la France doit également être initié ce lundi pour permettre sa remise à la police française le plus vite possible. 27/04/25 - 17:13 - Le portrait du suspect n’a pas été diffusé Le ministre de l’Intérieur a assuré que des moyens importants étaient déployés pour retrouver Olivier. H. Pour des raisons qui ne sont pas encore connues, aucune photo de l’auteur présumé qui a été formellement identifié, n’a été diffusé. Il n’y a pas non plus de barrage routier. 70 policiers et gendarmes sont sur le terrain pour tenter de le retrouver rapidement. 27/04/25 - 17:09 - Que sait-on de la victime ? Aboubakar, 24 ans, a été tué vendredi matin à coup de couteau (40 ou 50), dans la mosquée de la Grand-Combe. Originaire du Mali, il était un fidèle habitué de la mosquée Khadidja. Arrivé en France il y a quelques années, il était connu et apprécié dans le village de la Grand-Combe. Il venait d’ailleurs toutes les semaines à la mosquée avant l’arrivée des fidèles pour la prière du vendredi, afin d’y faire le ménage. 27/04/25 - 16:40 - Toutes les pistes sont envisagées, mais celle l'acte islamophobe est privilégiée Le procureur de la République d'Alès a rappelé que "la piste d'un acte à connotation anti-musulmans était une piste qui était privilégiée, sur laquelle nous travaillons, mais qui n'est pas la seule". "Certains éléments pourraient nous laisser penser que le mobile anti-musulman n'était peut-être pas le mobile premier", ajoute-t-il. Le magistrat a ensuite expliqué pourquoi les enquêteurs craignaient une récidive de la part du suspect : "Je ne vous cache pas que dans le cadre de la vidéo qu'il a prise et après s'être glorifié de son acte, après l'avoir même quasiment revendiqué, il a tenu des propos qui laisseraient penser qu'il entendait commettre à nouveau des faits de même nature". 27/04/25 - 16:36 - Les enquêteurs "travaillent d'arrache-pied depuis plus de 48 heures", explique le procureur de la République Abdelkrim Grini, le procureur de la République d'Alès, a déclaré devant la presse, après sa réunion avec Bruno Retailleau, que les enquêteurs travaillaient "d'arrache-pied depuis maintenant plus de 48 heures pour élucider ce dramatique et tragique assassinat qui a été commis à l'intérieur d'une mosquée". Il a assuré que "L'auteur présumé a été formellement identité". Il s'agirait d'un "jeune d'une vingtaine d'années, né en 2004, qui est né en France, qui vivait depuis ces dernières années dans le département du Gard, même certains membres de sa famille y vivent. Ensuite, c'est quelqu'un qui n'avait pas d'activité particulière, qui n'était pas connu, qui était sous les radars de la justice et des services de police, et qui a aucun moment, jusqu'à ces tragiques faits qui lui sont reprochés, n'avait jamais fait parler de lui, explique le procureur de la République. 27/04/25 - 16:18 - La traque du suspect continue, 70 enquêteurs mobilisés Bruno Retailleau a assuré, en déplacement dans le Gard, que l'enquête déploie "tous les moyens possibles et imaginables pour qu'on puisse rattraper très très vite cet individu. Et croyez-moi, ça prendra, j'espère le moins de temps possible, mais nous l'aurons". Le ministre de l'Intérieur a expliqué que plus de 70 enquêteurs ont été mobilisés depuis Montpellier, Nîmes, Paris et d'autres territoires français. Ils "sont à la poursuite de cet individu nuit et jour", continue le ministre. Bruno Retailleau est aussi revenu sur la circulation de la vidéo du meurtre sur les réseaux sociaux, qui a pu être utilisée par les enquêteurs. Il s'est enfin indigné des circonstances du meurtre "qui sont terribles" : c'était une mosquée, un lieu de culte, un lieu de paix, un lieu de prière et de recueillement, et ce jeune homme priait son dieu. Il a été assassiné dans ces circonstances." 27/04/25 - 16:13 - Les mots de Bruno Retailleau en déplacement à Alès Après sa rencontre avec le procureur de la République d'Alès ainsi que les représentants des cultes, le ministre de l'Intérieur s'est exprimé devant la presse. Il a assuré qu'"être Français, être membre de la communauté nationale, ça n'est pas une question de couleur de peau, ça n'est pas une question de religion, ça n'est pas une question de condition sociale. On est Français, un point c'est tout. Jamais je ne laisserai passer quoi que ce soit qui puisse trier précisément entre nos compatriotes". Il a adressé la "plus totale solidarité de l'ensemble du gouvernement, du Premier ministre, du président de la République, de l'ensemble des ministres" à la communauté musulmane et aux proches de la victime. 27/04/25 - 15:54 - Le président de SOS Racisme interpellé par "la timidité des réactions de certains responsables politiques" Dominique Sopo, le président de SOS Racisme assure, au micro de Franceinfo, être étonné par "la timidité des réactions de certains responsables politiques". Il faut dire que le meurtre a eu lieu vendredi dans la matinée et que la plupart des réactions politiques ont eu lieu dans l’après-midi de samedi. "Je me demande si monsieur Retailleau, hier, avait piscine. On ne l’a pas entendu", explique-t-il. 27/04/25 - 15:30 - Bruno Retailleau est arrivé à la sous préfecture d'Alès Le ministre de l'Intérieur est arrivé à la sous préfecture d'Alès. Un point sur l'enquête va être fait avec le procureur de la République, puis il rencontrera différents représentants des cultes. Il ne se rendra pas à la Grand-Combe afin de ne pas perturber la marche blanche organisée à cause des dispositifs de sécurité qui accompagnent le ministre en déplacement. 27/04/25 - 15:12 - Emmanuel Macron assure que "la liberté de culte est intangible" Le président de la République vient de réagir à la mort d’Aboubakar, deux jours après le meurtre. Dans un message publié sur X, il assure adresser "le soutien de la Nation" à "sa famille, à nos compatriotes de confession musulmane". Emmanuel Macron parle de "racisme et de haine en raison de la religion" et assure que "la liberté de culte est intangible".