l'assistant IA dont presque personne ne veut

À force de vouloir être partout, Copilot a fini par n’être vraiment utile nulle part. Microsoft rêvait de démocratiser l’intelligence artificielle auprès du grand public, de transformer profondément l’expérience utilisateur, de rester forte face à ses puissants concurrents. Ce qu’ils ont gagné dans cette bataille : un assistant intégré à toutes les sauces, mais que l’immense majorité des utilisateurs snobe royalement. Derrière cet échec, c’est tout l’avenir du projet IA de l’empire de Redmond qui tangue dangereusement. Copilot, l’outil qu’on vous impose… mais que vous n’utilisez pas À lire les chiffres dévoilés par la newsletter Newscomer, la claque doit être violente pour la firme de Satya Nadella. Copilot plafonne à 20 millions d’utilisateurs hebdomadaires, alors que ChatGPT en revendique jusqu’à 400 millions. Un cruel contraste. Pourtant, Microsoft n’a pas lésiné : Copilot a été injecté de force dans Windows 11, dans Microsoft 365, dans le navigateur Edge. À croire qu’en le faisant rentrer au chausse-pied dans tous ses services, l’adoption suivrait presque de façon mécanique. Toutefois, il ne suffit pas de greffer une IA dans une interface pour créer de l’engagement ; à force d’intégrations non sollicitées, Copilot est davantage perçu comme un widget collant dont on cherche d’abord à se défaire qu’à un vrai assistant. Pourquoi Copilot n’a jamais réussi à créer l’étincelle Le fond du problème est ailleurs ; Copilot est compétent, certes – il sait générer du texte, résumer des documents, exécuter quelques automatisations. Cependant, le marché de l’IA s’est brutalement saturé en deux ans et demi, de nombreuses alternatives ont émergé, et parmi elles, Copilot n’incarne rien de réellement unique. Si l’on prend l’exemple de ChatGPT, OpenAI a imposé sa marque d’entrée en 2022, en captant l’imaginaire collectif et en devenant, pour beaucoup, le synonyme même d’IA générative. D’autres acteurs ont poussé leurs poulains dans leurs retranchements : Anthropic (Claude 3.7, exceptionnel à l’usage), Google (Gemini et ses modèles adaptables et puissants), Perplexity (presque en passe de remplacer Siri sur iOS). Des propositions différenciées et bien mieux ciblées. Copilot, lui, donne l’impression d’être un greffon technique, une brique rajoutée par nécessité commerciale, plutôt qu’une solution pensée pour les besoins réels des utilisateurs. À force de vouloir s’inviter partout sans proposer une expérience forte ou un usage magnétique, Microsoft a condamné son assistant à n’être qu’un bruit de fond. L’IA, ce n’est pas seulement une case à cocher : c’est un lien de confiance à construire avec ses usagers. Et Copilot, pour l’instant, reste un invité dont quasiment personne n’a envie de faire la connaissance. Un invité qui aura de plus coûté des milliards à l’entreprise ; Microsoft n’a-t-elle pas retenu la leçon Cortana ? Malgré son intégration massive dans Windows, 365 et Edge, Copilot reste largement ignoré par le grand public. Face à la montée en puissance d’acteurs comme OpenAI, Anthropic et Google, Copilot manque d’identité et d’attrait véritable. Microsoft, en reproduisant les erreurs du passé, risque de voir son projet IA s’enliser dans l’indifférence. 📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.