Le coût réel de SAAQclic a été dissmulé en omettant l’exploitation, maintient le VG

Les responsables du virage numérique de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) auraient dissimulé les dépassements de budget en enlevant de l’équation les coûts d’exploitation, a témoigné Alain Fortin, vérificateur général du Québec par intérim. Il s’agit du premier témoin à se présenter devant la Commission d’enquête sur la gestion de la modernisation des systèmes informatiques de la Société de l’assurance automobile (CESIS) qui a amorcé ses travaux lundi. « Le budget initial incluait trois phases et les coûts d’exploitation, donc si je veux comparer des pommes avec des pommes et des oranges avec des oranges, je pars de là et nous on estime que ça va être au minimum 1,1 milliard de dollars pour faire ce qu’on avait initialement prévu faire avec 638 millions de dollars», a mentionné Alain Fortin devant le commissaire Denis Gallant, qui préside la CESIS. Les travaux de la Commission se sont ouverts avec le témoignage de M. Fortin. Au moment du dépôt du rapport en février dernier, il était l’adjoint de l’ancienne vérificatrice générale, Guylaine Tremblay. Il la remplace depuis son départ à la retraite le 16 mars dernier. À moins «d’abandonner plein d’affaires», le virage numérique coûtera au moins 500 millions de plus que prévu, a maintenu M. Fortin. Le premier volet de la Commission vise à « tisser la toile de fond » des travaux en présentant le contexte du virage numérique à la SAAQ et ses acteurs. Sans grande surprise, le premier document déposé est le rapport du vérificateur général. Alain Fortin a mentionné que le vérificateur général s’est intéressé au virage numérique de la SAAQ après les ratés connus par la société d’État lors du lancement de sa plateforme SAAQclic. « L’objectif de nos travaux c’était de regarder voir si la SAAQ avait bien géré, avait géré adéquatement, le projet CASA », a expliqué M. Fortin. Rappelons que la commission Gallant a été mise sur pied à la demande du premier ministre François Legault, afin de « comprendre pourquoi et comment » sont survenus les ratés de la transition numérique à la SAAQ. Ses audiences, qui auront lieu à Montréal et à Québec jusqu’à la mi-juin, permettront d’entendre des témoins à huis clos ou en public.