Le suprémaciste blanc niçois, Alexis Issaurat, a été condamné lundi 28 avril à neuf mois de prison pour apologie de crime contre l'humanité pour avoir fait un salut nazi en pleine audience en février dernier. Après avoir initialement prévu de rendre son jugement le 26 mai, le tribunal correctionnel de Paris a en fin de compte-rendu sa décision dans la soirée. Le parquet avait requis une peine de 12 mois de prison contre Alexis Issaurat. Un "salut romain" Agé de 37 ans, ce fasciste niçois revendiqué avait ostensiblement jeté puis tendu le bras en lançant "je fais appel", "mes salutations", juste après avoir été condamné le 19 février notamment pour injures racistes, apologie de crime contre l'humanité, provocation à commettre un génocide pour une série de messages vocaux diffusés sur l'application Telegram, dont il contestait être l'auteur. En garde à vue, il avait affirmé avoir agi "tel un gladiateur" et soutenu que son geste était un salut romain ou une référence au geste polémique d'Elon Musk un mois plus tôt, décrit par des élus démocrates et des historiens comme un salut nazi. Un geste sans équivoque selon la procureure Des explications balayées aussi bien par l'avocate de SOS Racisme, partie civile, que la procureure, soulignant que le bras tendu d'Alexis Issaurat ne présentait absolument aucune équivoque. Il n'y a "aucun doute sur l'intention du prévenu", a souligné la représentante du parquet, affirmant que cet homme originaire de Nice, en détention provisoire dans cette affaire, a choisi de ne pas être extrait de sa cellule car "ça le fait chier de se déplacer, ce sont ses mots". Après un moment de flottement juridique lié à l'absence du prévenu, poursuivi pour apologie de crime contre l'humanité et outrage à magistrats, ses avocats ont plaidé la relaxe, soulignant l'absurdité pour leur client de commettre une nouvelle infraction synonyme de retour à "la case prison" au moment précis où il devait sortir, la peine d'un an prononcée contre lui le 19 février étant couverte par la détention provisoire qu'il avait alors effectuée. "Une démonstration par l'absurde" Ses conseils ont aussi tourné en dérision la nouvelle débauche de moyens, après son extradition en jet privé, pour maintenir en France leur client, "aux frais du contribuable", alors que celui-ci, installé en Bosnie depuis 2017, souhaite quitter l'Hexagone. Quant au "je vous emmerde", qui valait à Alexis Issaurat d'être poursuivi pour outrage, ses avocats ont souligné qu'il n'avait "jamais" été adressé directement au tribunal mais s'inscrivait dans "une démonstration par l'absurde", "hypothétique", consistant à dire: "si j'avais commis les faits, je vous dirais oui, je les ai commis, et je vous emmerde, mais je n'ai pas commis les faits". Lui accordant gain de cause sur ce point, le tribunal l'a relaxé de ce chef de poursuite.