30 % des actifs et des étudiants interrogés par l’étude considèrent que prendre les transports en commun chaque jour a des effets néfastes pour leur santé. SANTÉ MENTALE - Courir pour attraper le bus, le RER, le train ou le métro, voyager dans une rame bondée - quand on arrive à monter dedans… Ou bien se retrouver coincé pour une durée indéterminée à la gare à cause de ralentissements. Cela n’a peut-être l’air de rien, mais lorsque ces difficultés sont quotidiennes, elles ne sont pas sans conséquence sur le bien-être psychologique des usagers des transports. C’est ce que révèle l’Institut Terram, un think tank dédié à l’étude des territoires, dans une enquête rendue publique lundi 28 avril. Intitulée Mobilités : la santé mentale à l’épreuve des transports et réalisée auprès de 3 300 Français, elle met en lumière l’ampleur du stress, de la fatigue chronique et de l’usure mentale des usagers. Pourtant, constatent ses auteurs, les effets des déplacements sur la santé et la santé mentale demeurent, encore aujourd’hui « un angle mort persistant, souvent éclipsé par des lectures techniques, économiques ou environnementales ». Il s’agit pourtant d’une vraie problématique, tant en milieu rural, marqué par « l’éloignement des services, la longueur des distances et l’insuffisance des infrastructures » qu’en ville, où d’autres difficultés émergent : « densité excessive, saturation des transports, bruit, promiscuité… autant de facteurs qui pèsent, là aussi, sur l’équilibre mental ». Selon les résultats de l’étude, 41 % des personnes ayant connu des symptômes dépressifs estiment que leurs problèmes de déplacement quotidiens en sont, en partie, la cause. Une proportion identique à ceux qui imputent une partie de leur mal-être aux troubles du sommeil. Ce sentiment est même accentué chez les personnes en proie au stress, à l’anxiété ou touchées par un burn-out (43 %) et celles prenant des antidépresseurs (44 %). 46 % des personnes ayant déjà connu des épisodes de colère violente considèrent également que les transports en sont en partie la cause. Évidemment, tout le monde n’est pas égal dans ce stress lié aux transports. Parmi les 30 % d’actifs et d’étudiants estimant que leurs trajets quotidiens pèsent directement sur leur santé, 35 % ont entre 18 et 34 ans. À titre de comparaison, seuls 22 % des 50-64 ans partagent ce constat. Le stress lié aux transports varie également en fonction des positionnements politiques : 37 % des personnes « très à gauche » et 38 % des « très à droite » se disent affectées, contre 27-29 % au centre ou modérées. Les usagers résidant en ville sont globalement plus stressés et anxieux en raison des transports (39 %) que ceux vivant en zone rurale (30 %). Près d’un urbain sur deux (47 %) évoque ainsi une fatigue générale (contre 45 % des ruraux), 38 % une charge mentale accrue (contre 34 %) et 29 % des émotions comme la colère ou l’irritabilité (contre 22 %). Les ruraux sont en revanche plus nombreux à considérer que leurs frais de transport sont trop élevés (43 % contre 35 % chez les urbains). L’étude de l’Institut Terram prend aussi en compte les difficultés supplémentaires que rencontrent certaines catégories d’usagers. À commencer par les femmes, pour qui l’insécurité est un véritable enjeu. 56 % des femmes de moins de 35 ans déclarent ne pas se sentir en sécurité dans les transports en commun (contre 43 % en moyenne chez l’ensemble des interrogés). Par ailleurs, « les parents isolés cumulent des vulnérabilités similaires à celles observées chez les femmes : fatigue mentale, charge logistique, stress ou troubles du sommeil au-dessus de la moyenne », notent les auteurs du rapport. 43 % d’entre eux associent ainsi les transports à un épisode de colère intense, parfois avec des gestes violents (contre 22 % pour les personnes sans enfants à charge). L’accumulation de ces obstacles génère, chez beaucoup d’usagers, « un sentiment d’assignation à résidence faute de solutions de transport adaptées ». Plus d’un urbain sur deux (54 %) et 47 % des ruraux affirment structurer leur vie autour des transports, tandis que 59 % d’entre eux se sentent démunis face aux difficultés qu’ils rencontrent pour se déplacer. Pour 57 % des personnes sondées, ce manque de desserte limite leurs perspectives et ce, qu’importe l’endroit où elles résident. Ce déficit de mobilité conduit 53 % des urbains et 46 % des ruraux à renoncer à certaines activités. 48 % des urbains et 45 % des ruraux ont même le sentiment d’être prisonniers de leur environnement. Tous les travailleurs et étudiants ne sont cependant pas soumis au même niveau de stress selon le mode de déplacement qu’ils utilisent au quotidien. Si le train (28 %), le bus ou le covoiturage (30 %), le vélo (32 %), puis le métro ou le tramway (34 %) génèrent un stress marqué, c’est moins le cas de la marche (14 %) ou même de la voiture (17 %). La palme des modes de transports les plus anxiogènes revient cependant aux deux-roues motorisés (40 %), à la trottinette (41 %) et, surtout, à l’autopartage (49 %). Moins stressante, la marche est aussi considérée comme la façon de se déplacer la plus agréable. 73 % des personnes qui marchent régulièrement pour leurs trajets y trouvent plus de plaisir en comparaison à l’automobile, et 71 % estiment qu’elle réduit le stress. Le vélo est aussi largement plébiscité : 79 % des répondants y prennent plus de plaisir, 68 % trouvent qu’il génère moins de stress que la voiture. À voir également sur Le HuffPost : La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous. plus : Inscrivez-vous aux newsletters du HuffPost et recevez par email les infos les plus importantes et une sélection de nos meilleurs articles En vous inscrivant à ce service, vous acceptez que votre adresse mail soit utilisée par le Huffington Post, responsable de traitement, pour la gestion de votre inscription à la newsletter. 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