J’ai roulé en vélo électrique couché : j’ai adoré et j’ai compris pourquoi il est si populaire en Allemagne

Version atypique du vélo disponible avec des assistances électriques, le vélo couché est une alternative pour de nombreux cyclistes. Frandroid a pris en main l’un des modèles phares pour comprendre sa popularité en Allemagne. Source : M. Lauraux pour Frandroid De temps à autre, nous croisons des vélos électriques originaux, où le cycliste n’enfourche pas son cycle pour se poser sur la selle… pour mieux se coucher dessus. Ils sont rares à Paris, mais plus présents en campagne, et surtout en Allemagne où le vélo couché est une catégorie de vélo comme une autre. Lors de notre visite au salon CyclingWorld 2025 à Düsseldorf, nous ne pouvions donc pas passer à côté. Plusieurs stands et marques montraient leur gamme et leurs nouveautés, dont certaines ouvraient la possibilité d’un court essai au guidon… pardon, aux manettes. Une infinité de vélos couchés Nous avons testé un modèle de la gamme HP Velotechnik, marque allemande née à Francfort en 1993. Preuve que le vélo couché n’est pas une nouveauté, son catalogue est très fourni : versions 2 roues, 3 roues, pliants, tout-terrain et même speedbike. Le vélo couché électrique HP Velotechnik Scorpio FS 20 // Source : M. Lauraux pour Frandroid Celui qui était disponible pour un petit trajet est le Scorpio FS 20, un vélo électrique couché à 3 roues, au prix de base d’environ 6 000 euros. Ici passé au configurateur proposant des milliers de combinaisons, notre exemplaire dépasse les 10 000 euros ! On peut tout modifier ou presque : siège, suspensions, freins, roues, éclairage, clignotants, béquille, ou encore ceintures. Une adaptation rapide puis une conduite très fun Les premières secondes dessus sont dérourantes, car il faut s’allonger dans le baquet un peu comme dans un transat. Il faut ensuite régler sa position, non pas avec la selle et le cintre car ils n’existent pas, mais avec la potence selon la longueur des jambes. C’est là que se trouve le pédalier et le moteur. Ce dernier se situe presque dans le centre du champ de vision, c’est très étrange quand on n’a pas l’habitude. Pédaler couché est étrange au début, mais on s’y fait très vite ! // Source : M. Lauraux pour Frandroid Avant e partir, il faut régler le pédalier à sa longueur de jambes. // Source : M. Lauraux pour Frandroid Un siège baquet digne d’une voiture de sport ! // Source : M. Lauraux pour Frandroid L’étape suivante consiste à se familiariser avec les deux manettes. Celle de gauche intègre l’écran et les boutons pour changer de mode. Celle de droite tourne afin de changer les 14 vitesses de la transmission (moyeu Rohloff ici). Bien entendu, chacune intègre un levier actionnant les freins, toujours gauche-avant et droite-arrière, tandis qu’un frein à main permet de ne pas avancer ou reculer en pente. Pratique ! La manette gauche gère les modes et l’écran. // Source : M. Lauraux pour Frandroid Les deux manettes possèdent des freins, en plus d’un frein pour bloquer le vélo à l’arrêt. // Source : M. Lauraux pour Frandroid La manette droite gère les vitesses. // Source : M. Lauraux pour Frandroid Pour manier le vélo, il faut tirer vers soi l’une des manettes. Rapidement, le vélo couché électrique devient assez naturel. Des perfs et du confort, mais un peu d’insécurité Globalement, c’est un peu plus sportif pour les jambes, car d’autres muscles semblent être mis à contribution pour pédaler en poussant les pieds en avant. Heureusement, la performance du moteur Shimano EP6 Cargo (85 Nm et 600 W maxi en pic) soulage les jambes et l’on atteint facilement les 25 km/h. Au bout de quelques minutes, on vient à s’amuser avec le HP Velotechnik, dont le rayon de braquage est finalement court, avec une maniabilité agréable (moins agile qu’un VAE on l’accorde), et au puissant freinage Shimano à trois disques (un par roue). Le moteur Shimano EP6 loge entre les pieds. // Source : M. Lauraux pour Frandroid Nous avions aussi une petite appréhension liée au l’inconfort, car le vélo couché est presque collé au sol. Finalement, l’amortisseur arrière Rockshox atténue les trous et bosses. Chaque roue avant dispose d’un ressort et on profite de trois pneus Schwalbe Marathon pour absorber davantage les aspérités de la route. Un excellent package pour ne pas trop souffrir, même si cela reste en deçà de l’agrément d’un bon vélo électrique suspendu, entendons-nous. Un ressort Rockshox pour un amortissement haut de gamme. // Source : M. Lauraux pour Frandroid Le vrai seul gros défaut est la position couchée dans la circulation. Nous avons croisé quelques gros SUV allemands, qui ont ressemblent, de notre point de vue, à de gros camions ! L’impression d’insécurité semble très présente en circulation, là où les automobilistes toujours plus hauts remarquent moins un vélo couché, et le petit drapeau pour se faire voir n’y change pas grand-chose. Le vélo couché, nécessaire pour certains profils Cela n’empêche un certain nombre d’Allemands d’opter pour cette mobilité alternative, certains par volonté de rouler autrement, quand d’autres n’ont plus vraiment le choix. Le vélo couché électrique est une aubaine pour les personnes âgées ou les personnes souffrant d’un handicap. Le vélo couché est populaire en Allemagne. // Source : M. Lauraux pour Frandroid Nous avons échangé avec une personne touchée par la maladie de Parkinson, qui nous révélait « revivre » avec cette nouvelle activité, qui de sortir de chez soi tout en freinant le développement de la maladie. Certains nous ont parlé de libération ! Et chaque profil a son type de vélo couché, le domaine est très éclectique. Notre essai s’est focalisé sur un vélo électrique couché assez sportif, à trois roues et près du sol. D’autres formats existent, comme des deux-roues où le corps se situe à environ un mètre du sol, quand des deux places viennent transporter une personne à mobilité réduite à l’avant du cycliste. Un vélo couché « haut » sur 2 roues. // Source : M. Lauraux pour Frandroid Un vélo biplace Hase avec le cycliste couché à l’avant. // Source : M. Lauraux pour Frandroid Un fatbike couché ! // Source : M. Lauraux pour Frandroid Un vélo électrique pas forcément couché, mais adapté pour le transport d’une personne victime de handicap. // Source : M. Lauraux pour Frandroid Bref, le vélo couché électrique nous a conquis et pourrait avoir de l’avenir en France, si l’infrastructure cyclable suit l’exemple de l’Allemagne. Souhaitons également que le gouvernement lève la fin des aides à l’achat vélo, au moins pour cette catégorie (2 000 euros).