Médecin dans l’Oise : Le directeur de la structure va déposer plainte après le tweet raciste d’un ex-candidat Reconquête
«C’est une attaque raciste, mensongère et discriminatoire contre nos médecins. » Plusieurs jours après les attaques de l’extrême droite, la colère du docteur Haïssam Chaker, directeur de la structure « Urgences Médecins Oise », n’est pas retombée. Vendredi dernier, Guillaume Benssoussan, ancien candidat aux législatives et responsable Reconquête de la 8e circonscription des Français de l’étranger, publiait sur X une liste des médecins officiant dans cette structure, le tout en pointant du doigt leurs noms à consonance étrangère. Pour lui, ces noms sur un bout de plexiglas sont la preuve du « Grand Remplacement » que vivrait la France. Le Grand-Remplacement est une théorie raciste et complotiste d’extrême-droite, épisode XXXVIII. pic.twitter.com/oZBrcOM5BS — Guillaume Bensoussan (@gbensouss) April 18, 2025 L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires. Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies J’accepte Une plainte va être déposée Après réflexion, Haïssam Chaker a décidé de porter plainte contre Guillaume Benssoussan, avec l’appui du conseil de l’Ordre des Médecins de l’Oise, lequel va se porter partie civile. « On ne peut pas laisser passer ça sans rien faire, explique Philippe Véron, président de l’Ordre des Médecins de l’Oise. Notre position est de toujours soutenir les soignants quand ils décident de porter plainte. » En attendant la réponse de la justice, les médecins ont pu compter ce mardi sur le soutien de leurs patients, de maires et de politiques, comme le raconte le docteur Chaker : « Des gens nous ont appelés toute la journée pour nous remercier de notre travail, le standard est débordé. » De quoi remonter le moral des médecins concernés, même s’il assure que beaucoup sont « déçus et un peu désespérés » : « Ce sont des gens qui dévouent leur vie à soigner les gens et on découvre ce genre de commentaires sur les réseaux sociaux… » Le racisme en toile de fond Les commentaires sur l’emploi de médecins étrangers ? Haïssam Chaker le martèle : tous les médecins de la structure sont Français, ont fait leurs études en France (dont la majorité à Amiens), avec des années d’externat et d’internat dans les hôpitaux français. « Nous, on ne fait pas de politique, on soigne tout le monde, peu importe d’où ils viennent ou leurs idées politiques », rappelle le directeur. Ce genre d’attaques reste heureusement encore très rare dans son service, et les médecins peuvent compter sur le soutien de l’Ordre des Médecins, qui les encourage à signaler toute agression. « Chaque année, nous faisons circuler un questionnaire pour avoir une base de données lors de nos discussions avec les ministères, explique Philippe Veron. Mais tous ces chiffres sont évidemment sous-évalués. » Malgré tout, il y a selon lui une prise de conscience du côté des médecins, qui n’acceptent plus ces attaques. Haïssam Chaker met lui en avant le travail accompli par ses médecins dans des villes comme Beauvais, Compiègne et Creil, considérées comme des déserts médicaux. « Sur 2024, nous sommes à plus de 150.000 consultations dans des territoires sinistrés. Nous sommes ici depuis 1988 avec pour seul objectif de soigner celles et ceux qui en auraient besoin dans l’Oise. » Rien que sur ce week-end de Pâques, 14 médecins étaient de garde pour assurer les soins, avec plus de 200 consultations effectuées.