Viols de Mazan : Gisèle Pelicot aurait pu ne jamais vivre son calvaire, l’enquête glaçante d’un journaliste

Le procès des viols de Mazan a été un chamboulement pour toute la société française. Gisèle Pelicot avait accepté d’ouvrir au public et aux médias le procès de son mari, Dominique Pelicot, reconnu coupable d’avoir violé son épouse et d’avoir invité plus de 50 hommes à venir abuser de sa femme. Mais le profil de Dominique Pelicot est apparu par la suite dans d’autres affaires plus anciennes. En effet, il est suspecté dans une affaire de meurtre. En décembre 1991, une agente immobilière est violée et tuée dans son appartement. Dominique Pelicot est aussi soupçonné d’autres viols et agressions sexuelles. Comment expliquer les erreurs de justice et de la police au sujet des affaires passées dans lesquelles Dominique Pelicot est impliqué ? Dans le livre Fétiche 45, les autres vies de Dominique Pelicot, publié aux éditions du Seuil et écrit par Laurent Valdiguié, on apprend que plusieurs erreurs de procédure ont permis au suspect de pouvoir continuer à vivre tranquillement. Présent sur le plateau de Quotidien le 30 avril dernier, l’écrivain revient sur ces affaires. “Et là, c'est effarant, mais une erreur de manipulation lors de l'autopsie fait que les échantillons d'ADN de l'assassin se perdent. Les scellés, notamment la jupe de la victime, ont disparu, introuvables dans les archives du Palais de Justice. C'est le deuxième raté assez incompréhensible des magistrats”, indique le chroniqueur de Yann Barthès. Des erreurs qui ont alors permis à Dominique Pelicot de continuer ses méfaits, cette fois-ci sur son épouse : “D'où votre conclusion qui est assez vertigineuse. Si la police et la justice n'avaient pas commis autant de fautes, Pelicot aurait pu être arrêté il y a 10 ans. Et Gisèle Pelicot évitait son calvaire”. "Tout ça était su" En effet, l’auteur, en menant son enquête est tombé sur des erreurs commises par la police et la justice : “Alors il ne s'est rien passé. Ça j'ai passé mon temps à essayer de comprendre, parce que c'est au parquet de mots que l'alerte du FNAEG est censée être arrivée. Et alors au parquet de mots, il y a eu plusieurs magistrats, plusieurs juges, personne ne sait vraiment aujourd'hui, d'ailleurs au parquet, c'est un peu moi qui l'aurai appris, parce qu'en réalité tout ça part d'une histoire fausse”, précise-t-il. En effet, il indique que “(s)on point de départ est faux.” “Je croyais que Mazan avait révélé les autres affaires Pelicot. Et en fait... pas du tout. En fait, tout ça était su. D'ailleurs, il y a une juge qui, elle, depuis 2022, avait su ça. Elle a découvert, d'ailleurs, en dépiautant ces vieux dossiers. C'est des vieux dossiers poussiéreux, c'est du temps d'avant”. Des révélations effarantes.