Google Maps va supprimer les avis sur les écoles

Jusqu’à présent, n’importe quel utilisateur de Google Maps pouvait noter un établissement scolaire comme il le ferait pour un restaurant ou un hôtel. Une pratique qui a donné lieu à des commentaires parfois virulents : « pitoyable collège », « professeurs horribles », ou encore « établissement pourri ». Ces appréciations, bien souvent anonymes, s’affichaient publiquement sur la fiche Google des écoles primaires, collèges ou lycées, au même titre que celles des commerces. Problème : ces avis étaient rarement constructifs et échappaient à tout droit de réponse. Avis ou tribunes à charge ? Google a confirmé cette semaine à l’AFP qu’il allait mettre un terme à cette possibilité. « Cette décision est due à la présence récurrente de contributions hors sujet, nuisibles et contraires à nos politiques », a indiqué un porte-parole. Le retrait des notes et commentaires concernera tous les établissements d’enseignement général à l’échelle mondiale. Le processus prendra plusieurs semaines et inclura également la suppression des avis déjà publiés. Du côté du ministère de l’Éducation nationale, cette décision est perçue comme un soulagement. Le ministère a salué l’annonce, en expliquant que cette demande venait de ses services. « Il s’agit de protéger l’institution et les personnels de l’Éducation nationale. Nombre de ces avis pouvaient servir de tribune pour différentes revendications d’intérêt, sans possibilité de contradictoire ou de réponse », a précisé un porte-parole. Les syndicats enseignants partagent cet avis. Pour Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, le système d’avis s’était transformé en « défouloir public » pour certains élèves ou parents. Jean-Rémi Girard, président du Snalc, estime quant à lui que « ce n’est absolument pas sain comme mode de fonctionnement ». Même satisfaction pour le SE-UNSA : sa secrétaire générale, Élisabeth Allain-Moreno, insiste sur le fait que « la protection des personnels passe aussi par la protection de l’école publique ». Cette annonce intervient alors que les notations et classements d’écoles sont de plus en plus consultés par les parents. Pour offrir une alternative plus encadrée, le ministère de l’Éducation a mis en place des indicateurs spécifiques – les IVAL pour les lycées et les IVAC pour les collèges – censés donner une vision plus fine des performances des établissements. Contrairement aux avis laissés sur internet, ces données prennent en compte la progression des élèves et pas seulement leur taux de réussite aux examens. En mettant fin à ces notations sauvages, Google coupe court à une pratique qui, sous couvert d’information, risquait surtout de porter atteinte à la réputation des écoles et au travail des enseignants.