Les funérailles du pape François ont eu lieu sur la place Saint-Pierre, à Rome, le 26 avril 2025. (Cité du Vatican) Au moins 200 000 fidèles assistent samedi matin place Saint-Pierre aux funérailles au cérémonial grandiose de François, le pape « proche des gens au cœur ouvert à tous », en présence d’un aréopage de chefs d’État et de têtes couronnées. Clément MELKI et Umberto BACCHI Agence France-Presse Avant le début de la cérémonie, le président américain Donald Trump, accompagné de son épouse Melania, est entré dans la basilique pour se recueillir devant le cercueil du pape, tout comme l’Ukrainien Volodymyr Zelensky, le Français Emmanuel Macron, le Brésilien Lula et l’Argentin Javier Milei. Puis le cercueil du pape, mort d’un AVC lundi à 88 ans, a été transporté hors de la basilique, où il a été accueilli par des applaudissements. Le cercueil, sur lequel a été placé un exemplaire des Évangiles, est installé devant l’autel où est célébrée la messe en plein air sur la place. Ce grand écrin posé devant la basilique et enchâssé dans l’élégante colonnade du Bernin n’a pu accueillir tous les fidèles, qui débordent sur la grande avenue de la Conciliation. PHOTO ISABELLA BONOTTO, AGENCE FRANCE-PRESSE Des porteurs transportent le cercueil du défunt pape François lors de la cérémonie funéraire sur la place Saint-Pierre. François a été un « pape proche des gens avec un cœur ouvert à tous », a souligné samedi le cardinal italien Giovanni Battista Re dans son homélie, mettant en avant ses « gestes » et « exhortations […] en faveur des réfugiés et des personnes déplacées sont innombrables ». Avant la cérémonie, Donald Trump a eu une rencontre « très productive », selon la Maison-Blanche, avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, qu’il n’avait plus vu depuis leur accrochage dans le bureau Ovale. Le président américain avait affirmé quelques heures auparavant que Kyiv et Moscou étaient « très proches d’un accord », trois ans après l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes. Une rencontre à la tonalité particulière quand on sait que le pape François n’a jamais cessé « d’implorer la paix », particulièrement pour l’Ukraine, appelant à « la raison et à des négociations honnêtes », ainsi que l’a rappelé dans son homélie le cardinal Re. Le magnat américain a également échangé une poignée de main avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, en plein conflit sur les droits de douane entre les deux continents. PHOTO FILIPPO MONTEFORTE, AGENCE FRANCE-PRESSE Le président américain Donald Trump et son épouse Melani PHOTO TIZIANA FABI, AGENCE FRANCE-PRESSE Le président ukrainien Volodymyr Zelensky PHOTO KAI PFAFFENBACH, REUTERS Le prince William 1 /3 À l’ouverture des accès à la place à l’aube, nombre de fidèles ont couru pour tenter d’avoir une place assise, certains arborant leur drapeau national sur le dos, d’autres brandissant une photo du « pape des pauvres ». « C’est une journée vraiment historique », s’est ému Jean-Roger Mounguengui, un Gabonais de 64 ans venu avec son épouse rendre hommage au premier pape sud-américain. « On ne pouvait pas rater ça […] Il était un si grand leader », souffle Katie Hibner Roncalli, une enseignante américaine de 33 ans venue de l’Indiana, et sur le pont depuis 3 h du matin avec trois élèves. « C’était hyper important pour moi de venir car c’est un pape qui a marqué notre génération », renchérit Marine De Parcevaux, 21 ans. Au total, une cinquantaine de chefs d’État et une dizaine de têtes couronnées assistent à la cérémonie funèbre, dont le prince William, les souverains d’Espagne et de Belgique ainsi que le prince Albert de Monaco et son épouse Charlène. Cette semaine, plus de 250 000 personnes ont patienté pendant des heures pour se recueillir devant la dépouille du chef de 1,4 milliard de catholiques, exposée sous les ors de la basilique Saint-Pierre. PHOTO ALBERTO PIZZOLI, AGENCE FRANCE-PRESSE Une vue sur la place Saint-Pierre De par le monde, messes et veillées se tiennent en hommage au pontife dont le message portait bien au-delà des seuls catholiques. À Buenos Aires, capitale argentine où est né Jorge Bergoglio en 1936, une messe en plein air doit être célébrée samedi. Dans la vieille ville de Jérusalem, des fidèles suivent la messe retransmise sur un écran géant. Franciscus Un élan reflétant la popularité de ce défenseur inlassable de la paix, des migrants et des laissés pour compte, devenu au fil des ans une boussole morale dans un monde toujours plus instable. Comme pour Jean-Paul II en 2005, plus de 160 délégations de chefs d’État et de têtes couronnées assistent à ces funérailles retransmises en mondovision. Outre le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, sont aussi présents pour l’Europe le chancelier allemand Olaf Scholz et le premier ministre britannique Keir Starmer. Le président russe Vladimir Poutine, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), a délégué sa ministre de la Culture Olga Lioubimova. La gendarmerie vaticane et les carabiniers italiens sont sur les dents pour assurer la sécurité. Une zone d’exclusion aérienne au-dessus de Rome est en place et des unités antidrones ont été déployées avec des brouilleurs d’ondes. Des avions de chasse sont aussi prêts à décoller et des tireurs d’élite sont positionnés sur les toits. Au terme de la messe, le cercueil sera escorté de l’autre côté du Tibre dans le centre de la Ville éternelle, jusqu’à la basilique Sainte-Marie-Majeure. PHOTO KEVIN COOMBS, REUTERS Un corbillard transfère le cercueil du pape François à la basilique papale de Sainte-Marie-Majeure. C’est dans cet imposant sanctuaire du Ve siècle abritant déjà les tombeaux de sept papes que François a choisi d’être inhumé. Un groupe de personnes démunies sera présent à son arrivée sur les marches de la basilique, a annoncé le Vatican, rappelant que les pauvres avaient une place privilégiée « dans le cœur et le magistère du Saint-Père ». Située dans une petite niche près de l’autel dédié à Saint François, la sobre tombe en marbre portera comme seule inscription « Franciscus », François en latin. Une fois les obsèques célébrées, tous les regards se tourneront vers les 135 cardinaux-électeurs — soit ceux âgés de moins de 80 ans — convoqués au conclave pour choisir dans les prochaines semaines, à huis clos dans la chapelle Sixtine, un successeur au pape François.