Rencontre Trump-Zelensky en marge des funérailles du pape

Photo diffusée par le service de presse de la présidence ukrainienne, le 26 avril 2025, montrant une rencontre entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky (g) et le président américain Donald Trump à la basilique Saint-Pierre en marge des funérailles du pape François au Vatican ( Service de presse de la présidence ukrainienne / Handout ) Donald Trump et Volodymyr Zelensky se sont rencontrés samedi à Rome avant les funérailles du pape lors d'un échange jugé posifif par les deux parties, et vont se reparler après la cérémonie, alors que Washington met la pression pour arriver à un cessez-le-feu entre l'Ukraine et la Russie, Kiev craignant de se faire forcer la main. Assis sur des fauteuils rouges dans la basilique Saint-Pierre et penchés l'un vers l'autre, d'après des photos transmises par la présidence ukrainienne, les deux hommes se sont parlé une quinzaine de minutes, selon cette source. Le bras droit de M. Zelensky, Andriï Iermak a qualifié la discussion de "constructive", tandis que la Maison Blanche l'a jugéee "très productive". C'était la première fois que les deux hommes se retrouvaient depuis l'échange houleux à Washington le 28 février, quand Donald Trump et son vice-président JD Vance avaient littéralement tancé le président ukrainien. - Accélération des discussions - "Les dirigeants sont convenus de poursuivre leurs discussions aujourd'hui. Les équipes travaillent à l'organisation de la suite de la réunion", selon le porte-parole de Volodymyr Zelensky, Serguiï Nykyforov, a indiqué à des journalistes, dont l'AFP, alors que Donald Trump est supposé quitter Rome très vite après la cérémonie. Photo diffusée par le service de presse de la présidence ukrainienne, le 26 avril 2025, montrant (g-d) le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une rencontre à la basilique Saint-Pierre en marge des funérailles du pape François au Vatican ( Service de presse de la présidence ukrainienne / Handout ) Sur un autre cliché, les deux hommes sont debouts dans la basilique en compagnie de deux autres principaux alliés de l'Ukraine, Emmanuel Macron et Keir Starmer. Des dizaines de chefs d'Etat ou de gouvernement et de hauts responsables ont convergé vers Rome samedi pour les funérailles du pape François, ouvrant la possibilité à de multiples rencontres diplomatiques. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a échangé une brève poignée de main avec Donald Trump en pleine tensions commerciales entre l'UE et les Etats-Unis. Ces rencontres interviennent en pleine effervescence diplomatique. Donald Trump a assuré dans la nuit de vendredi à samedi que la Russie et l'Ukraine étaient "très proches d'un accord", sans en dévoiler le contour, tandis que son homologue russe Vladimir Poutine, avec lequel il a entamé depuis plusieurs mois un rapprochement sensible, a évoqué la "possibilité" de "négociations directes" entre Moscou et Kiev. Il n'y a eu aucune négociation directe entre les deux belligérants pour discuter d'un arrêt du conflit depuis celles qui ont échoué en 2022. L'émissaire américaine Steve Witkoff, interlocuteur américain privilégié du Kremlin, a rencontré Vladimir Poutine vendredi, pour la quatrième fois depuis la relance des relations entre les deux puissances à l'initiative du président américain, et plusieurs officiels russes ont affirmé que le dialogue russo-américain progresse de manière positive. Le président russe Vladimir Poutine (d) et l'émissaire américain Steve Witkoff, le 25 avril 2025 à Moscou ( POOL / KRISTINA KORMILITSYNA ) Parallèlement à ce rapprochement, Donald Trump, dont les équipes négocient séparément avec les Ukrainiens, a multiplié récemment les critiques contre Volodymyr Zelensky, accusant l'Ukraine d'être un obstacle à la fin de la guerre, et plaçant le président ukrainien sous une très forte pression étant donné qu'il a un besoin vital du soutien militaire américain pour résister à l'invasion russe à grande échelle lancée en février 2022. Donald Trump, qui avait affirmé pendant sa campagne électorale qu'il pourrait mettre très rapidement un terme à la guerre, semble vouloir forcer la main de Volodymyr Zelensky pour entamer un processus de règlement du conflit, mais Kiev craint que son protecteur américain le contraigne à accepter des conditions trop favorables au Kremlin, que ce soit sur d'éventuelles concessions territoriales ou les garanties de sécurité à l'Ukraine. Le président américain a ainsi assuré au magazine Time, dans un entretien réalisé mardi et diffusé vendredi, que la Russie conserverait la Crimée, une péninsule ukrainienne qu'elle a annexée en 2014 et dont la reconnaissance en tant que territoire russe est mentionnée, selon des médias, dans la proposition américaine de règlement. - Crimée - "La Russie gardera la Crimée. Et Zelensky comprend ça", martèle ainsi le président américain dans Time à propos de cette péninsule stratégique donnant accès la mer Noire. Mais le président ukrainien a réfuté cette idée en martelant vendredi que "tous les territoires temporairement occupés appartiennent à l'Ukraine". Donald Trump a aussi fait de nouveau porter à l'Ukraine la responsabilité du conflit, considérant que "ce qui a fait commencer la guerre, c'est quand ils (les Ukrainiens, ndlr) ont commencé à parler de rejoindre l'Otan", reprenant de facto les éléments de langage diffusés par la Russie depuis des années. C'est l'armée russe qui a envahi à grande échelle le territoire ukrainien en février 2022, déclenchant un conflit sans précédent en Europe depuis des décennies. Des secouristes ukrainiens devant un immeuble résidentiel détruit par une frappe de missiles russes à Kiev, le 25 avril 2025 ( AFP / Tetiana DZHAFAROVA ) Les possibles concessions territoriales qui seraient exigées de Kiev dans le cadre des projets américains sont très clivantes en Ukraine, pays dont la Russie contrôle aujourd'hui environ 20% de la superficie, et alors que Moscou consolide progressivement depuis des mois son ascendant militaire. L'Ukraine veut des garanties de sécurité militaires solides de ses alliés occidentaux pour dissuader Moscou d'attaquer à nouveau après la conclusion d'un éventuel cessez-le-feu.